Leurs pas dans la neige
Leurs pas dans la neige étaient blancs qu’on ne voyait presque pas et
le froid.
Leurs pas dans la neige suivaient ceux des bêtes venues là d’autres
nuits — leurs pas étaient noyés dans les boues gelés dans les boues
blanches et le vent soulevait les glaces.
Leurs pas dans la neige suivaient ceux des bêtes qu’ils allaient tuer
certains matins froids leurs pas — c’est ceux des bêtes qui ont mis
leurs poils d’hiver et l’odeur du froid.
Leurs pas dans la neige c’était nos pas — nos pas à travers les rires
nos pas effacés leurs pas dans la neige s’effaçaient dans les jours
après les nuits ils étaient bruns lunes rousses — certaines nuits ils
imaginaient les bêtes.
Leurs pas dans la neige se mêlaient à ceux de leurs machines à ceux de
leurs charrettes à ceux de leurs vieilles bêtes à tirer des arbres.
Leurs pas dans la neige faisaient un bruit de glace — un bruit de
tronçonneuse et l’odeur de l’essence.
Leurs pas dans la neige résonnaient encore de leurs alcools et ils
étaient chauds leurs liquides ils brûlent encore leurs pas.