Six chiots raides et dans la boue
C’est un autre jour et la pluie ne s’arrête pas — c’est un dimanche
d’octobre et le froid est arrivé d’un coup — sur les chaines
d’information dans les bars et dans les magasins les journalistes ont
leurs micros — ils disent que le froid est arrivé d’un coup et dans
certains coins dans les montagnes — cinquante centimètres de neige sont
tombés en quelques heures — c’est le début de l’hiver — dans les rues
les chiens errent mouillés dans les rues les chiens cherchent encore de
quoi manger sous la pluie — les flaques sont immenses qui recouvrent le
bitume — les camions passent qui soulèvent des vagues et les trottoirs
disparaissent sous la boue — c’est un dimanche d’octobre et près des
conteneurs le sang se mêle aux flaques d’eau — entre les bouteilles en
plastique les corps de jeunes chiots sont raides — les six chiots
mouillés dans le sang et la boue ne pleurent plus — les six chiots ont
tenté de s’écarter un peu ils ont du ramper dans la nuit ils ont du
avancer dans l’herbe et la boue — leurs corps restent là raides et sans
bouger — autour les vieux chiens passent qui ne semblent pas même les
voir ou alors peut-être — ils ferment les yeux.