Qui ne savent plus qui ils sont - qui se sont
perdus qui ont erré les nuits chaudes et les matins pleins de
poussières - ils allumaient leurs clopes comme on démarre une bagnole
et attendaient secs à l’ombre des murs blancs - ils ne savent plus ils
ne se souviennent pas - c’est comme s’ils n’existaient pas.
Qui marchent sous le soleil et naviguent à vue
mousses égarés - où sont leurs phares où sont leurs balises - et
s’achoppent échouent sur les récifs de leurs rêves - sur des carnets
sur des cartes usées - ils marquent d’une croix et de quelques flèches
leurs trésors c’est des cailloux.