la route | 44

à la fin du livre un — à la fin du livre deux — à la fin de chacun des livres de leur récit dingue — ils ne se refuseraient rien :

 ils prendraient une nuit dans une villa dans une auberge dans une pension
 ils en profiteraient pour faire le point faire les comptes et noter dans leurs machines ce qu’ils ont vu
 ils déchargeraient leurs corps comme leurs mémoires
 ils auraient la douche qu’ils méritent et des draps propres
 ils avaleraient une assiette de la cuisine locale sous les arbres avec des bougies et des bières
 ils écouteraient la nuit et les bêtes
 ils sentiraient la présence d’une montagne au loin le goût des fatigues
 ils s’endormiraient tremblant d’être là — vraiment là — leurs corps debout sur la poussière.

image : photographie au 5D en Roumanie le 30 août 2011.