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journal permanent | 10 janvier 2022
lundi 10 janvier 2022, par
il paraît que Montaigne ne « prenait pas la plume » mais dictait, en marchant
pour ma part
les choses secrètes
surgissent
dans la parole écrite
parfois
dans l’effort
(course à pied, jardin, déplacement à vélo…)
ça vient directement
dans la voix
j’attrape ça
aimer bien
dire bien
une poésie pour ça ?
une poésie du bassin versant
(plutôt que de la page
ou de la voix ?)
17h56
soupe prête
légumes râpés
linge plié
rangé
je pense à mon ami loin
ça, la poésie
(je cherche une phrase dans un livre de Gary Snyder)
j’écris avec
le sol vivant sous mes pieds
je suis cette bête
soumise à la conjugaison
au verbe
j’écris avec ça
avec ça et toutes les bêtes
qui m’entourent
en vrac encore : fertilité du sol
magie des bêtes
pouvoir des visions
et de la solitude
l’initiation à la renaissance
l’amour et l’extase de la danse
le travail commun de la tribu
mes plans concernent
l’amour
la mort
le travail
la quête de la sagesse
ce que nous avons
la terre sous nos pieds
nos esprits nos corps
celle qui nous a porté
ceux avec qui nous vivons
les enfants que nous
accueillons
nos amis
voilà : un livre commence avec ce qui précède
et quelques chants (éparpillés
ces derniers mois)
des bribes, morceaux
choses courtes
je répète le geste
(j’ajoute : les textes de Génération)
soir de janvier
tôt allongé
j’écoute
et lis
Gary Snyder
je cherche
je note
avide
la poésie ne peut rien quand elle entend la haine que la peur sait faire surgir chez les vivants, quand elle constate la disparition d’une espère animale (on peut en faire poème ?) ou la perturbation des cycles de l’azote, du phosphore, les années de plus en plus chaudes — la poésie ne peut rien, mais continue.
la poésie : quelque part
entre l’idée de la gravité
le gel
et l’ébullition
Wes Jackson : New roots for agriculture