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journal permanent | 19 décembre 2012

mercredi 19 décembre 2012, par sebmenard

En regardant la pluie sur la vitre en regardant les gouttes d’eau couler sur la vitre en regardant l’eau gicler sur le zinc au bord de la fenêtre en buvant un café je me dis ça doit suffire — ça doit suffire pour le jour — regarder les eaux s’écouler s’écrouler — lire quelque chose — boire du café — penser (je prends quelques photos dont certaines sans cadrer sans mettre l’œil dans le viseur) (photographier me manque) (à chaque fois que j’utilise le verbe photographier je sais que je peux utiliser aussi les verbes lire écrire).


Dans son journal Guillaume Vissac parle des échos ou dialogues qui peuvent se faire ainsi — d’un site à l’autre — d’un journal à l’autre — et que ce qui se nourrit alors — certainement — c’est nos façons de pratiquer la langue — je devrais faire beaucoup plus souvent état là — prendre en note dans le journal — ce qui chez d’autres remue ma langue — faire ça.

"J’écris dans un mail que c’est bizarre mais que c’est fort de pouvoir se faire écho l’un l’autre dans nos journaux web propres, en l’occurrence je parle de Seb Ménard, et j’y retrouve le soir mon nom à la suite d’une série de liens importants pour lui et puis je m’y abreuve : cette série magnifique de Philippe de Jonckheere (d’ailleurs nous en parlons aussi de ce nom dans nos mails). (Savoir aussi ce que va insuffler dans ma langue propre que d’écrire ces douze lignes à la suite d’une lecture de la sienne ?)"

Il y a une sorte d’énervement qui me prend chaque fois que je me remets en tête ceci : exercer un travail et attendre — longuement — d’être payé pour ce travail justement — et toute le reste autour.


L’après-midi passé avec une professeur de chant à travailler la voix en allant lentement — partant de la posture du corps — expérimentant sur soi-même divers sons afin de comprendre le fonctionnement musculaire et corporelle de la voix — écouter beaucoup — produire aussi — mettre en mouvement la machine le tube à souffle jusqu’à tenter de lire quelque chose — autour les oreilles et les yeux tous pour aider — avec bienveillance — ah oui c’était pas pour chanter c’était pour dire (appris au passage qu’il m’arrive de pratiquer un métier reconnu à risque par l’Organisation Mondiale de la Santé).


Le fleuve déborde les bateaux habités — (combien de fois on s’est dit qu’on habiterait un bateau) les bateaux habités se retrouvent éloignés de la rive et les eaux c’est des boues elles charrient (un jour un corps — un corps dans l’eau
il flottait il s’est pris dans un pilier du pont — le vieux pont en face la rue du café-concert) (combien d’histoires pour chacun de ces mots).

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