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On était assis à la terrasse de ce bar

dimanche 20 mars 2011, par sebmenard

**seconde version

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On était assis à la terrasse de ce bar [1] et le vin rouge [2] et les internationaux tous autour les assiettes de pâtes et le vin rouge (encore) [3] et les mots.


**première version

on était assis à la terrasse de ce bar (1) et le vin rouge (2) et les internationaux tous autour les assiettes de pâtes et le vin rouge (4) et les mots

1. il faut dire qu’il avait fermé ensuite déjà c’était ramadan et ils préfèrent fermer pendant ramadan c’est malvenu tu vois - et puis il y avait eu un problème de l’autre côté dans la presse ils avaient parlé du bar parce que les gens passaient la barrière et venaient jusque là pour les bières la musique et l’ambiance - ça ne plaisait pas ici de ce côté de la barrière qu’on dise de l’autre côté qu’on pouvait venir boire et danser la nuit les étoiles de Ramallah

2. à parler comme ça ce soir là tu as appris beaucoup et tu ne sais pas - tu n’as jamais su remercier clairement les gens il t’a dit beaucoup ce soir là - comment il était arrivé là - comment il avait passé une nuit entière dans un couloir de son appartement il y a deux ans parce que ça tirait de partout et que le couloir de l’appartement était la seule pièce sans fenêtres - comment il avait appris à reconnaître le bruits des fusils mitrailleurs - en servant du vin rouge il parlait des jeunes et comme les parents ont peur - comme à 25 ans les portables sonnent dans le noir à 21 heures pour qu’ils rentrent qu’ils évitent les problèmes (3) - comme un soir rentrant route de Jérusalem au checkpoint la fumée les coups de feu les bagnoles qui filent et les gyrophares dans la nuit blanches lampadaires - comme il aimait être là comme c’était bien comme il voulait comprendre ce que tu foutais là

3. tu avais écrit dans ton carnet quatre ans de prison de 16 à 20 ans les armes à feu savoir reconnaître à l’oreille un pétard un feu d’artifice une Kalachnikov et un M16 – savoir qui tient la machine tiu tiu tiu tiu en fonction du bruit qu’elle fait bordel de merde – dans la nuit vers 21h – les téléphones implacables sonnent sonnent que les petits rentrent à la maison – allez allez – on s’endormira bien – quand nos langues langues inertes seront là silencieuses immenses – plus rien ne tiendra.

4. après tout le vin rouge était bu après il t’avait dit tu prends la voiture et tu avais roulé dans la nuit et les phares dans le noir - et le bitume les trottoirs rouges blancs dans la nuit tu ne connaissais pas vraiment la route mais tu avais reconnu le camp - en arrivant en haut du virage il y avait un attroupement - les types était là dans le noir les gyrophares oranges de quelques bagnoles - des fusils assez courts les treillis - des gosses ils courent dans la nuit les phares de ta bagnole (5).

5. puis tu avais continué à travers les boulevards à travers les rues les immeubles noirs c’était la nuit les conteneurs à détritus sur le bitume les chats autour.


[1(...) il faut dire qu’il avait fermé ensuite déjà c’était Ramadan et ils préfèrent fermer pendant Ramadan c’est malvenu tu vois — et puis il y avait eu un problème de l’autre côté dans la presse ils avaient parlé du bar parce que les gens passaient la barrière et venaient jusque là pour les bières la musique et l’ambiance — ça ne plaisait pas de l’autre côté de la barrière qu’on dise en face qu’on pouvait venir boire et danser la nuit les étoiles de Ramallah (...)

[2(...) à parler comme ça ce soir là tu as appris beaucoup et tu ne sais pas — tu n’as jamais su remercier clairement les gens il t’a dit beaucoup ce soir là — comment il était arrivé là — comment il avait passé une nuit entière dans un couloir de son appartement il y a deux ans parce que ça tirait de partout et que le couloir de l’appartement était la seule pièce sans fenêtres — comment il avait appris à reconnaître le bruits des fusils mitrailleurs — en servant du vin rouge il parlait des jeunes et comme les parents ont peur — comme à 25 ans les portables sonnent dans le noir à 21 heures pour qu’ils rentrent qu’ils évitent les problèmes — comme un soir rentrant route de Jérusalem au checkpoint la fumée les coups de feu les bagnoles qui filent et les gyrophares dans la nuit blanches lampadaires — comme il aimait être là comme c’était bien comme il voulait comprendre ce que tu faisais là tu avais écrit dans ton carnet quatre ans de prison de 16 à 20 ans les armes à feu savoir reconnaître à l’oreille un pétard un feu d’artifice une Kalachnikov et un M16 – savoir qui tient la machine en fonction du bruit qu’elle fait – dans la nuit vers 21h – les téléphones sonnent sonnent que les petits rentrent à la maison – allez allez – on s’endormira bien – quand nos langues langues inertes seront là silencieuses immenses – plus rien ne tiendra (...)

[3(...) après tout le vin rouge était bu après il t’avait dit tu prends la voiture et tu avais roulé dans la nuit et les phares dans le noir — et le bitume les trottoirs rouge blanc dans la nuit tu ne connaissais pas vraiment la route mais tu avais reconnu le camp — en arrivant en haut du virage il y avait un attroupement — les types étaient là dans le noir les gyrophares oranges de quelques bagnoles — des fusils assez courts les treillis — des gosses ils courent dans la nuit les phares de ta bagnole (...)

(...) puis tu avais continué à travers les boulevards à travers les rues les immeubles noirs c’était la nuit les conteneurs à détritus sur le bitume les chats autour (...)