journal permanent | 21 août 2015

65km.

Strashimrovo — Provadia (en passant par Dabravino).

Humide au matin – pluie de nuit – puis à partir de 13h tout tourne – pluies – de plus en plus pénétrantes et froides. 

Vu les chevaux du Delta et tout de suite pensé une phrase en bouche du genre j’avais envie de croire avoir vu vraiment vu les chevaux sauvages du Delta (existent-t-ils ?).

J’aime les eaux des étés les eaux les pluies je veux dire – j’aime quand le ciel se couvre se bouche entièrement en plein été et qu’on file à travers les nuages – en haut de cette côte où les herbes sont jaunes sèches mais battues des flottes les nuages sont là nous sommes dedans – j’aime les pluies qui s’écoulent entre les rues entre les bêtes – un chien attend là sous un arbre il aboie tout de même un peu – j’aime sentir les eaux s’écouler sur nos peaux chaudes j’aime sentir les eaux de plus en plus froides et alors je pense à quelque chose peut-être une soupe – dans un shop on demande avec gestes et mots là sur une carte un hôtel quelque chose – on tourne en rond en fait pas de panneaux et puis le soleil – on s’oriente souvent avec le soleil j’aime sortir une boussole histoire de se dire que c’est sans doute par là – on aurait du la sortir plus tôt – j’aime entendre les eaux s’écarter sous les roues j’aime voir comme ça se soulève puis retombe puis soulève – à une station essence les bêtes sont en boule sur elle-même endormie au sec et nous prenons une dernière indication – j’aime savoir qu’on arrive presque et le goût des liquides ensuite j’aime voir des phares dans le gris flotte des eaux j’aime voir les caniveaux débordés et le bitume briller les eaux s’effondrer des toits – ces choses-là.

On décide une pause dans cet hôtel – des tables quelques unes – en fait il faudrait très exactement l’arrangement des choses – les objets sur le bar – les bouteilles sur le mur derrière – les couleurs – tout est là bien – une chose : Fuir est inaccessible – il faut contourner.