journal permanent | 8 septembre 2015

80km.

Luica — Bucarest.

Beau temps — perdu quelques degrés – frais le soir dans la ville – bien comme ça.

Quittons la campagne : peu à peu les bêtes de moins en moins – encore des charrettes et puis ça disparaît – les villages de plus en plus serrés de plus en plus les uns après les autres – puis entre les villages les terrains habités – quelques maisons dans les herbes on dirait un pré habité – là-bas des immeubles à peine terminés on dirait quoi – un quartier après ils mettront des grillages et puis un gardien – cette idée du gardien des services de sécurité – je le note mais c’est immonde et c’est partout alentour – et puis donc débarquer sur cette route la ceinture – c’est comme ça on pourrait dire la ceinture de bitume – et poussière et morceaux (un inventaire à faire) de bagnoles camions ferrailles là sur les côtés – nous sur nos bécanes rien on est rien – ce sentiment là tu n’es rien tu n’es absolument rien – tu peux gueuler la voiture le camion le truck le pouvoir du gasoil sacré le gasoil – un gars dans sa cabine il te fait signe il pourrait te tuer il va te tuer peut-être si tu ne mets pas sur le côté là il va te tuer (je pense à un texte il y a urgence à ce cri – une longue suite de situations comme ça – un cri oui oui pour expliquer non mais pour dire simplement comme ils sont fous ceux-là et si je le faisais maintenant là – au bord de la route – il faudrait faire ça au bord de la route et gueuler là – ça ne servirait à rien ça ne sert à rien – en fait c’est ça : on ne sait pas.