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Nous parlions de la route de l’Est

jeudi 15 octobre 2015, par sebmenard

Ce jour-là les pluies ne s’arrêtent pas et on observe un fleuve — ce n’est pas l’est et pourtant — ce n’est pas un fleuve de l’est et pourtant — ce n’est pas une pluie de l’est — mais sans doute qu’on avait mis nos masques de l’est.

On répète combien de fois que c’est pour bientôt (en fait : on est déjà parti on est déjà sur la route on n’a plus rien on est libre en fait).

Sur nos gueules capuches épaules ça s’écoule les gouttes et on finit par comprendre — on finit par le comprendre que c’est déjà fait — on est sur la route.

On attrape l’un d’entre nous à la gare et c’est gris — il apparaît avec des magazines offerts des trucs gratuits immondes comme on pourrait en ramasser sur la route de l’est — on dit qu’on voudrait les coller sur les poteaux les murs — on dit beaucoup de choses — on dit vraiment n’importe quoi.

Nos pieds sont dans les boues les flaques et on parle de la route de l’est — on répète des trucs de la route de l’est — on répète des histoires et des rêves comme on dessine le trajet d’un livre — on se saque jusque tard en discutant comme ça et on est là vraiment là — il y a du vin naturel par exemple un chien debout sur la scène et un groupe extraordinaire — je dis à voix haute qu’ils seront tous dans mon histoire — le chien le groupe le type qui fait le vin nature — celui qui avance les verres de vin et ce qu’il dit ce jour-là.

Ce qu’il dit ce jour-là c’est comme parler de la route de l’est — ça fait trembler tout le monde sans comprendre pourquoi et les voix continuent dans le noir.

Ce qu’il dit ce jour-là — c’est qu’il a trouvé le pourquoi de l’homme — c’est qu’il a compris ça — c’est qu’il a trouvé — et que tout s’explique (autour ça écoute et se tait et trinque).

Son histoire c’est quelque chose comme ça et les pluies vont et viennent et nos pieds dans les boues — les baffles qui crachent leur souffle — on aimerait dire un poème et qu’on va prendre la route — en réalité il suffit d’y penser il suffit de tout lâcher en réalité on est déjà parti — on roule vers l’est.

Ce sont des fragments des souvenirs aussi — ça se conduit les mots vers leur est leur lointain de mots — nous on suit et sans doute qu’on parle — on cherche notre récit ses héros.