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journal permanent | 30 mars 2016

mercredi 30 mars 2016, par sebmenard

74 km.

Xylokastro — Longos.

Très beau temps - chaud — c’est 30 mars il fait très chaud — le thermomètre à mon poignet indique 29 degrés au soleil donc — là la pharmacie indique 29 degrés aussi — il fait 29 degrés donc — le 30 mars (si bien que vers 17 heures quand on a bien roulé nos 74 km du jour on se met dans l’eau froide froide — 17 degrés en fait — et ça fait froid frais au corps) (ensuite il y a même une douche au bord de l’eau) (ensuite au même endroit quelqu’un apparaît et après quelques mots on peut dormir là).


Sur notre gauche : les falaises du Péloponèse - à droite — la mer — plus loin : le continent à nouveau — voilà comme ça pendant tout le jour — vent de face — pour ne rien changer — au midi il y a une gare dans le village ça s’apelle Diakopton on n’y croirait presque pas à cette gare — pourtant c’est bien une gare et le train finit par arriver un tout petit très on dirait un tramway où va-t-il ? (sur la route à plusieurs reprises : ça pourrait être en Roumanie en Bulgarie en Turquie au Moyen-Orient en Serbie et en Grèce donc — sans doute ailleurs sans doute à tellement de lieux — c’est comme ça : des camions des bennes cargobull ou schmitz — des chiens de garde des tâches d’huiles des odeurs de gasoil des poussières des pick-up — des panneaux publicitaires passés au soleil des asphaltes éventrées des rails abandonnées — des grillages des ferrailles rouillées des herbes jaunes ocres des poussières — des types qui boivent du café des conteneurs à poubelles pleins des chats — des grues pour quels rêves abandonnés des bétons jamais terminés des gosses qui tapent — quand même — dans un ballon des arrêts de bus bancales) (certains disent que plus au sud il y a même des chacals).


Dans le journal de Guillaume Vissac :

Après avoir récupéré mes cartes ebooks pour L’espace du commun, c'est un contre la montre contre la pluie et la côte de la rue T. coincé derrière un camion vert. Manque de condition physique là. Le vélo est trop lourd. Si j'étais un cycliste, j'aurais probablement un bon rapport poids / puissance. Je suis un lévrier, quoi.

(j’aime le contre la montre contre la pluie et la côte)

le vélo est trop lourd : l’autre jour déjà on s’est demandé combien ça pesait : nos vélos et tout notre bazar — le bon rapport poids/puissance — ou bien le bon rapport poids/rêve de chemins.


Dans la fatigue du soir et sur l’écran de l’ordinateur — articles récupérés au midi sur le web et emmagasinés dans le lecteur RSS — ces mots des Claro :

 « Si ces attentats résonnent comme des échos, ne pourrait-on essayer d’entendre, dans nos mémoires, la déflagration initiale ? les percussions antérieures ? Quand avons-nous commencé à tenir à distance de nos mémoires cet irréparable ? Quand avons-nous, collectivement et individuellement, renoncé à entreprendre l’immense et complexe processus de réparation ? Quand nous sommes-nous décrétés innocents afin d’être sûrs, un jour, d’être victimes ? N’aurions-nous pas, un jour, rendu les armes en les vendant, cyniquement, aux plus offrants ? »