Dubost, Jean-Pascal | Abaddôn (Prose en 75 strophes)

«  6

Alors écris ceci ça : l’Inconsolable est juste récompense nôtre, la Bête immatriculée 666 inépuisable fait, bon an mal an, mal heur et mal heur, il ne faut jurer de rien mais n’y croire un rincet, ashes to ashes, funk to funky, du trouble au kif, écris ce que tu ne vis, les cris, les larmes, la question adressée à l’univers pendant la chute, écrit howl, howl, howl, les meilleurs esprits de notre génération, le hurlement du vide tue juste, écris ce que les choyants ne se dirent cendre : wanna come right now, wanna come rigth now, ici-maintenant, hurle toujours…………………..  »

 

 

 

 «  17

4 029 000 de tonnes de marée noire minimum dans les mers et océans depuis 1967, l’équivalent de deux mille terrains de foot-ball disparaissent chaque jour dans la forêt d’Amazonie, les gaz à effet de serre, les bombes bombes bombes, défont l’eau, la terre, l’air et le feu, en mars 2013 un Ange Cachalot s’échoua sur la côté méridionale d’Espagne portant un message en son estomac : 59 objets de plastique différents  »

 

 

 

 « 31

Bhomme bhomme bhomme
I want to kiss kill you bhomme
j’exhume l’odeur intense de la mort
bhomme
nul renouveau possible bhomme
car Grand Corbeau seul a vu verra bhomme
le rire est le propre du diable
homme boum dis-le
poisson-pilote
de toute bombe
bhomme
dis-le
bomb I love you
Hiroshima mon amour
napalm j’aime
tsunami te quiero
Ben Laden ti amo
Fukushima good fuck
dis-donc-le
bhomme
Yes yes yes Little Boy
Encore Encore Encore Fat Man
dis-donc-le
dis-donc-le
dis-donc-le
bhomme
face à Grand Écran Plasma »

 

 

 

 « 52 »

Pour ce que vous moissonnerez intensivement sur des sols appauvris de 90% des 80% de sa biomasse, moissonnerez sur des sols mour-mourant si silencieusement général, moissonnerez des blés ras raccourcis aux hormones, vos hormones tueront la flore, vous moissonnerez sans biodiversité, vous ferez de nous d’heureux pesticidés »

Dubost, Jean-Pascal, 2016, in. Écrire l’apocalypse, collectif, Éditions joca seria.

(la mise en page originale encadre chaque texte d’un large bord noir noir)