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À propos de la route 67

mercredi 28 février 2018, par sebmenard

 

 

 

“(…) ouais tu vois moi ça me fait ouais moi tu vois c’est choses-là EVERGREEN MAERSK K-LINE SEALAND TERMINAL ça me reste moi ces choses-là à la débouche du fleuve là soudain sur la mer les viaducs les quais jetée cette foutue putain de lumière de la mer ces noms EVERGREEN K-LINE SEALAND TERMINAL sur ces containers de fer et ces deux petits bouts de peintures là écaillés grattés sur l’angle du mur du béton de la jetée là rouge jaune sur le béton raclés rouille racontant tou (…)”
Fred Griot, La plui, éditions Dernier Télégramme.

 

 

 

Route-route 67 asphalte et bandes blanches — route-route et bande unique filant filée plein nord chargée chassée semi-remorque et containers — containers containers en fer fer evergreen k-line sealand ou china — je dis ce que j’ai vu et je copie-colle la poésie — avançons avancée route-route 67 allons faire un tour et tentons de quitter les villes — quitter Varsovie en contournant 67 fois l’asphalte ! — remonter rig-Riga par les pistes en 67 STATIONS DE L’AMOUR TOTAL— c’est ça rendons au réel la traversée des États les forêts les forêts tout-tout est là TOUT est dans la forêt — route-route 67 et refuge-béton voilà ce que je note-note dans un petit carnet assis dans la poussière des abords de la route-route 67 — ET LES SEMI-REMORQUES CONTINUENT DE REMORQUER LE RÉEL, et les abeilles quittent le réel, et les panneaux publicitaires continuent d’indiquer le vide, ouai moi tu vois ces choses-là je les comprends bien en deux fois : le cul dans l’herbe d’un champ auprès d’une route lointaine, puis au calme du refuge, autour d’un feu, en écoutant l’ami, en triturant la poussière…