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journal permanent | 20 juillet 2018

vendredi 20 juillet 2018, par sebmenard

Fin de journée écoutant Jacqueline Lavilleonnière. Sage-femme oui et en parler. Mais pourtant, très clair que dans les minutes qui suivent la fin de la discussion, c’est bien de quelque chose de plus large, vaste, immense même, dont il s’agit. Être là.


Et dans le même temps petite trouille venue : nous serons là, dans le même lieu, A. et moi, dans une semaine. Je pense à ça.


qui (…)


Lecture du C’est quoi ce pays d’Arno Bertina.

 « Et s’il faut écrire « avec » et non pas se contenter de ramasser les copies au bout d’une après-midi d’écriture, s’il faut accompagner les mots qui tremblent, qui hésitent, dans la gorge, dans la bouche, parce que la personne qui tente de s’exprimer en français y a trop peu de points d’appui, parce qu’elle est dans le français comme dans une ville où on se perd… S’il faut écrire « avec » chaque particpant, ça ne peut être qu’en tendant l’oreille. »

p. 14

« Ils n’ont pas de compatriotes avec qui parler et ils ne parlent toujours pas français ? C’est que la France les a désertés, jamais accueillis, et que chaque jour elle continue de les abandonner. La formule est grandiloquente bien sûr. Dans le concret non-spectaculaire, ça veut dire : les Français et les autres étrangers n’échangent pas avec eux, ils ne brisent pas la solitude enrobée de timidité. Les Français (et apparentés) se protègent tous car chacun se croit une cible, chacun se croit désirable. »

p. 18

 « Refuser d’accueillir les réfugiés, déchirer leurs tentes, brûler leurs duvets, ne pas leur ouvrir tous les bureaux vides de la région parisienne, c’est un crétinerie doublée en peau de crime. »

p. 19

 “ Ce réflexe qu’il faut interroger, de toujours faire écrire les immigrés sur leur pays d’origine : c’est parce qu’il faut sans doute aller les chercher là où ils sont. Non pas « complètement » mais « pour partie ». Pour partie ils osnt encore là-bas puisque jamais on ne leur dit, même après dix ans en France : « Tu es bien sûr chez toi, ici. Et j’ai besoin de toi comme tu as besoin de moi. » ”

p. 21

 « C’est la fin de la première journée, et déjà je suis confronté aux dilemmes impossibles à trancher : parce que certains participants écrivent en français pour la première fois, une langue très balbutiante, je décide de lisser les textes pour que la lecture du recueil ne se transforme pas en évaluation de niveau de français des uns et des autres ; le but de cette publication n’est pas de produire un document ethnographique, mais un témoignage humain qui cherche la beauté à l’approchant par la littérature. »