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journal permanent | 29 octobre 2018

lundi 29 octobre 2018, par sebmenard

Je suis foutuement ignorant et, parfois, devant cette ignorance, j’envie le temps, j’envie l’arbre, j’envie le temps de l’arbre — j’ai besoin d’une vie d’arbre pour amonceller des morceaux, des morceaux de quoi ? des suites de morceaux qui feront peut-être un quelque chose — mais sans ça, sans ce temps de l’arbre, comment faire ? —

et je me souviens des oliviers d’Égine, en face d’Athènes en Grèce et comme le temps de l’olivier doit être bon (POÈME D’AMOUR :

hier au soir
dans la lumière de l’automne maintenant là
nous avons préparé un nouveau levain
avec mon fils

j’ai utilisé cette cuillère en olivier
que tu as acheté il y a quelques temps
sans que je comprenne bien pourquoi

et ça n’avait aucune sorte d’importance car
hier au soir
dans la lumière pluie-pluie
nous avons préparé un nouveau levain
à l’aide de cette cuillère
en bois d’olivier)


 « Ceux qui ont pratiqué la poésie, ou en sont les amateurs et les amis, savent bien que son exercice et son commerce diffèrent sensiblement des autres activités de l’esprit. Même s’il est difficile d’établir une frontière nette entre les formes et les genres de la prose et la poésie, l’expérience poétique, chez le “créateur” comme chez le lecteur, révèle toujours une connivence involontaire entre ce que l’écrivain sait et ce qu’il sent, entre ce qu’il a voulu faire et ce qu’il a fait, entre ses lumières et ses ombres, en un mot, entre la clarté de la parole et la pénombre de l’inconscient. »

Claude Roy, Le travail du poète, p. 15