journal permanent | 28 décembre 2020

chercher une phrase (et ce livre) qui embrasse la réalisation de soi, l'exploration géographique, l'errance, le doute, l'inquiètude, l'impossibilité du récit, la migration, les villes et l'entre-des-villes, les forêts, les bois, les bêtes, l'humus, la fin du déplacement, la quête de l'abri, du refuge, la lutte, l'incapacité du roman, de la langue...

Je vois une très légère sélection de textes dans le livre (Quelque chose que je rends à la terre), des plages de musique sans voix, un peu de souffle, le son de l'eau, du feu (par exemple), ou encore, une conversation avec A., puis aussi, quelques citations, légères. Je vois ça avant même d'aller vers autre chose, vers des invitations...

Pourquoi on fait ça ?

Je fais ce que je cherche.

On a encore du mal à admettre qu'il est essentiel de promouvoir l'inclination dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle, et donc également en ce qui concerne les questions écologiques. Un simple discours moralisateur serait trop limité, trop condescendant, et l'on pourrait toujours demander à ce celui qui le tient : "Qui êtes-vous ?" Il vaut mieux accomplir soi-même de belles actions plutôt que d'en parler et encourager la société à s'organiser en s'inspirant de telles actions, ce qui pourrait au moins nous aider à réduire notre impact sur l'environnement. "Parlez-moi de belles actions que vous avez accomplies aujourd'hui ! Est-ce que les autorités vous encouragent à accomplir de telles actions ?"

Arnet Naess, La réalisation de soi, p. 62.

à la sauce Bretonnière :

ça m'intéresse de savoir que John Dewey
a produit une critique
du néolibéralisme
dans les années 30
montrant qu'il correspondait
à une fausse démocratie
(la "manufacture du consentement")

L'idée de prédire une catastrophe déjà inscrite dans le réel, commesi l'avenir était déjà dans le présent, et celle de se servir de cette prédiction pour produire une sorte d'électrochoc sur les populations, ne me paraît ni une bonne stratégie politique, ni un énoncé rigoureux sur le plan épistémologique, c 'est à dire du rapport au savoir. On doit davantage rappeler le caractère ouvert de l'avenir, celui imprédictible des phénomènes naturels et collectifs, et se souvenir qu'on tente de décrire des comportements sociaux capables de se modifier et de se réinventer.

Barbara Stiegler in. Qui décide en démocratie ?

maintenant que les jours rallongent
je fais ce que je sais faire de mieux :
je remplis des pages de carnet de notes

je recopie
je collecte
je gratte

maintenant que les jours rallongent
je peux me l'avouer
c'est un remède à l'accélération
c'est une façon de tenir
c'est comme ça
que j'écoute mon inquiètude
c'est que les choses vont

et je rature
j'accumule
j'échoue puis recommence

Notre expérience du monde dépend de l'état dans lequel nous nous trouvons.

Attends, une autre chose que je note :

sarvam dharmam nihsvbhavam (aucun élément n'a d'éxistence propre)

pfiu

J'ai aussi besoin de clarifier cette chose de qualités premières / qualités secondes, tierces... CAR UN TRIANGLE EST BIEN PLUS QUE TROIS TRAITS.

L'un des grands défis de notre époque est de sauver la planète d'un désastre écologique encore plus grand qu'il ne l'est déjà, qui porterait non seulement atteinte aux intérêts personnels des humains mais aussi aux intérêts personnels des non-humains, et réduirait pou tous la possibilité d'une existence joyeuse.

Arne Naess, La réalisation de soi, p. 88.