fin du temps
de l’été
aujourd’hui nous avons
nettoyé astiqué
brossé lavé de grand
la petite école de l’enfant
jeté quantité de déchets
imaginé peut-être
tant de façons de faire
tenir l’endroit
puis roulé
descendu rivière
puis fleuve
dnas le soleil et la poussière
retrouvé l’abri croisé
connaissances amies
et le poème bassin-verse, s’écoule, se condense, faufile, sédimente, limone, s’envase aussi parfois — et se boue pendant qu’un quelque chose, la vie peut-être, continue d’être cette chose, la vie peut-être, et à se satisfaire d’un silence apparent, mes silences peut-être.
l’exploration première — une suée des territoires — une traversée liquide et intime — une performance silencieuse et pulsative — un acte zen sans le savoir — une déterritorialisation sans la comprendre ni nommer — un chant d’écoute — et alors, enfin, on ne sait plus rien et tout est clair pour un instan tun instant car ensuite — tout reprend sa forme brumeuse, changeante, et les bassins-versants versent — et toi alors — quel est ton propre écoulement ? quelle est ta pente ?
or ce que la vie indique — c’est une fuite de chaque lieu — refuge — abri — bivoauc — et on peut faire durer longtemps cette fuite — aussi longtemps que l’on saura se remplir de la fuite elle-même — se nourrir de son grand vide — ou encore : tant qu’on saura couler quelque chose comme de l’amour sur ce qui fuit de nos corps dans le besoin montagnes froides.
mais fuir — c’est trouer le réel — trouer le réel comme la parole ne cesse de trouer le réel avec mots — avec grognements — avec ce que nous ne savons pas nommer — un mouvement continu — et fuir est une pulsion — et tu ne sais pas le dire — et mon fils se lève et demande « mais pourquoi on n’est pas des resteurs ? » — et ça, la fuite, l’enfant, il faudra y revenir (du verbe revenir).