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conte et flottes — plastiques

vendredi 23 mars 2012, par sebmenard

photographies à l’iPod + Hipstamatic - aucun post-traitement - Draganesti-Olt - Roumanie.

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2troisième version2

Les eaux étaient vertes et plastiques flottes — on les appellerait flottes et plastiques — boutanches — entre parenthèses (chaussures pot de yaourt et poupée sans tête — paquet de clopes morceau de bagnole bois flotté bidon pince à linge et huiles — boites de médocs bombes aérosol paperasse en plastique résidus morceaux).

Une mixture et une brassée comme nos langues et leurs souvenirs des temps passés — usées flottes et vertes — entre parenthèses (jaune vert plutôt et dans le fond bleu vers le mois de septembre — jaune jaune les fins d’été blanc gris en janvier avant les neiges — puis gris noir à l’hiver blanc blanc comme une étendue large — bleu trempé bleu pour les printemps — vert vert contre les murs en béton).

À nos surfaces et sur nos peaux ça nous restait colle comme quoi — et les traces de ceux qui vivaient là alors — questions entre parenthèses (qui pour cette chaussures — qui pour le yaourt et pour avoir joué avec une poupée sans tête — quoi de cette tête — qui pour les clopes et les morceaux de bagnole — qui pour les bois flottés et pour avoir usé les huiles — qui pour avoir vidé des boites de désinfectant pour avoir pressé les bombes aérosols — qui pour les paperasses en plastiques et morceaux).

Ça se répétait comme ça — c’était sans fin — le vent les poussait comme ça — charriait — citation exemple entre parenthèses (ces hommes qu’on charriait au massacre).

Il arrivait que ça se mélange comme ça pour ne plus envoi une couleur ni forme — c’est quoi — entre parenthèses une tentative pour trouver les mots (une mélange — un brassé — une mixture — un brassement un brassin un brouhaha mouette — un mixage un truc crade).

C’était des flux qui venait s’aligner comme ça contre les murs en béton et plus personne pour parler encore (qui avait déjà parlé).

Est-ce qu’il y avait encore des bêtes là — et quelles formes elles avaient quels goûts — peut-être (on se disait qu’à force d’accepter ce qui ne s’accepte pas — on finit par se dire que c’est normal).


2seconde version2

les eaux étaient vertes plastiques et flottes - on les appellerait flottes - plastiques boutanches

(chaussures pot de yaourt et poupée sans tête - paquet de clopes morceau de bagnole bois flotté bidon pince à linge et huiles - boite de médocs bombe aérosol paperasse en plastique résidus bouts de trucs)

une mixture et brassée comme nos langues et leurs souvenirs des temps passés - usées flottes et vertes
(vert jaune plutôt et dans le fond bleu vers septembre - jaune jaune pour les fins d’été - blanc gris en janvier avant les neiges - gris noir à l’hiver blanc blanc comme une étendue large - bleu trempé bleu pour les printemps - vert vert contre les murs en béton)

à nos surfaces et sur nos peaux - ça nous restait colle comme quoi - et les traces de ceux qui vivaient là
(qui pour cette chaussure ? - qui pour le yaourt et pour avoir joué avec une poupée sans tête ? - quoi de cette tête ? - qui pour les clopes et les morceaux de bagnole ? - qui pour les bois flottés et pour avoir usé les huiles ? - qui pour avoir vidé des boites de désinfectant pour avoir pressé les bombes aérosols ? - qui pour les paperasses en plastique et trucs ?)

ça se répétait comme ça - c’était sans fin - le vent les poussait menait comme ça - charriait
(citation : ces hommes qu’on charriait au massacre)

il arrivait que ça se mélange comme ça pour ne plus avoir une couleur ni forme - c’est quoi ?
(une mélange - un brassé - une mixture - un brassement un brassin un brouhaha mouette autour - un mixage un truc crade)

des flux qui venait s’aligner comme ça contre les murs en béton et plus personne pour parler encore
(qui avait déjà parlé ?)

est-ce qu’il y avait encore des bêtes là - et quelles formes elles avaient quels goûts - peut-être
(on se disait qu’à force d’accepter ce qui ne s’accepte pas - on finit par se dire que c’est normal)


2première version2

les eaux étaient vertes étaient plastiques et flottes - on les nommerait flottes - plastiques - boutanches

(chaussures - pot de yaourt - poupée sans tête - paquet de clope - morceau de bagnole - bois flotté - bidon - pince à linge - huiles - boîte de médocs - bombe aérosol - paperasse en plastiques résidus bouts de trucs sans nom)

une mixture et brassée comme nos langue et leurs souvenirs des temps passés - usées les flottes et vertes

(vert jaune et dans le fond bleu vers septembre - jaune jaune pour les fins d’été - blanc gris en janvier avant les neiges - gris noir dans l’hiver - blanc blanc comme une étendue large - bleu trempé bleu pour les printemps - vert vert contre les murs en béton)

à nos surfaces et sur nos peaux - ça nous restait comme colle comme quoi - et les traces de ceux qui vivaient

(qui pour cette chaussure - et d’autres plus fines - qui pour le yaourt et pour avoir joué avec une poupée sans tête - quoi de la tête - qui pour les clopes et les morceaux de bagnole - qui pour les bois flottés et pour avoir usé les huiles - qui pour avoir vidé des boites de désinfectant pour avoir pressé les bombes aérosols - qui pour les paperasse en plasitques et tout ces bouts de trucs sans nom)

ça se répétait comme ça - c’était sans fin - le vent les poussait menait comme ça - charriait

(charrier - Noter chez ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 283 la constr. suiv. : ces hommes qu’on charriait au massacre)

il arrivait que ça se mélange comme ça pour ne plus avoir une couleur ni forme -on ne sait pas - c’est quoi

(une mélange un brassé une mixture un brassement un brassin un brouhaha de mouettes alentour - un mixage un truc crade)

des flux ils venaient s’aligner comme ça contre les murs en béton et plus personne pour parler - encore

(qui avait déjà parlé)

est-ce qu’il y avait encore des bêtes là - et quelles formes elles avaient quels goûts - peut-être

(à force d’accepter ce qui ne s’accepte pas - on finit par se dire que c’est normal)


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