des moutardesdu mizunadu cressondu pe tsaïdes épinardsdes mâches
alors j’avais envie de regarder la mer et le vent — février, tout ça — nous avons pris la pris la mer et le vent les yeux plein est, les choses étaient les choses sauages et plein est — je veux dire : c’est de là qu’on vient, de nulle part en fait (un jour une femme m’a dit : « je viens de nulle part et mon lieu n’existe plus » — elle a répété deux fois comme pour insister elle voulait que tu comprennes bien bien : « je viens de nulle part et (...)
Accueil > Mots-clés > diafragm > à l’abri des forêts décimées
à l’abri des forêts décimées
Articles
-
journal permanent | 31 août 2021
31 août 2021, par sebmenard -
journal permanent | 9 septembre 2022
9 septembre 2022, par sebmenardà l’abri :
mais je n’ai plus peur de l’écrire : mon âme dans l’eau noire forcément noir noir de la la Mer Noire ou dans les bains d’eau chaude de Budapest — l’eau fraîche, limpide, claire, des premiers kilomètres du Danube vers Fridingen-an-der-Donau — même l’eau froide de la Méditerranée à Styra, Grèce — l’eau froide de la Méditerranée tu vois — un soir à Provadia Bulgarie pain huile ail et douche chaude c’était façon de faire tenir le monde — une autre fois une eau douce, tiède, verte, comme cette lumière (...) -
journal permanent | 17 août 2021
17 août 2021, par sebmenardParfois, lisant, explorant, fouillant, je découvre un passage, un morceau qui conviendrait — je veux dire, ce que je cherche, c’est ce que je cherche, voilà. Là, il suffirait de remplacer « paysage » par « poésie » et peut-être même « la vie » (Martin de la Soudière, p. 363 d’Arpenter le paysage) :
« Il s’agirait donc — une ascèse, un horizon, un idéal — de ne plus vouloir le paysage, ne plus même vouloir voir, ne plus contrôler notre attention. Un peu comme un exercice de méditation ou de contemplation. Dans (...) -
journal permanent | 13 août 2021
13 août 2021, par sebmenardsoirlisantMartin de la Soudière
Z. déjà cuitallons chercher pause à l’étape de demainune base de canoë ?
bruits du soir : pas un moteur depuis les sept ou huit motos passées en début de soirée. Le vent dans les noyers plein ouest. Au nord, les robiniers, les chênes. Des chiens aboient au loin. « On dirait la Roumanie » (mais est-ce toujours pareil, là-bas ?) (je n’ai pas mis les pieds en Roumanie depuis 2016 — c’est ma plus longue période sans y séjourner depuis ma première visite, à 19 ans…). (...) -
journal permanent | 20 mai 2021
20 mai 2021, par sebmenardJ’observe leur façon de chercher un lieu. Leur façon de retrouver un lieu. Leur façon de nommer les lieux. J’observe comme ils tournent devant la carte et comme ils peinent à nommer leurs routes. J’observe ça. J’écoute. Voici un autre parcours : Y. a traveré l’Afrique de l’Est en remontant vers le nord. Elle est passée par la Libye. Elle s’est embarquée sur une barque pneumatique. Elle ne sait plus nommer Lampedusa. Sur un cahier, elle tente de nombreuses graphies. Elle dit que dans sa langue même dans sa (...)
-
journal permanent | 21 août 2022
21 août 2022, par sebmenardet c’est une expérience — un vivre là — une énergie allumée et il n’existe pas de voix authentique qui la poursuivrait
pourtant j’ai déjà nommé le bois de Kobyłka et j’apprend à y revenir — c’est à chaque fois que je ne finis plus mes phrases — elles surgissent et traversent — secouent — défrichent — mais ça ne coupe-rase jamais et la bête arpente pendant que d’autres besognent grignotent — forniquent rutent — observent et sentent — nous échappons à quelque chose, mais quoi ? — d’accord, j’ai parfois trouvé (...) -
journal permanent | 17 octobre 2022
17 octobre 2022, par sebmenardavec Eleni Sikelianos, Le tendre inventaire des vivants et des morts
de nos vie tout trace tangue mais tient graines graminées cannes à sucre bambou tous nous dispersées, enfouies, germées, mangées, ruminées, frottées battues écrasées secouées rendues cycles et bête nous mangent — une continuation caresse humaine prairie cavalcades nues nous témoins traversons les saisons compost un signe du néant du cosmique dans leurs yeux le jaune et l’orange dansent avec le noir et un camion rouge qui passe est une (...) -
journal permanent | 29 janvier 2022
29 janvier 2022, par sebmenardpourtant je le radote et rature tant de fois, tant de fois — en quelques mots et sans benzédrine je veux dire qu’un sanglier était venu et la bête hurlait dans notre nuit — façon de dire on se serrait l’un contre l’autre quelle puissance — à l’orée il fouissait, il fouissait tout autour si bien que ça me reste la bête — elle nous a traversés et c’est pourquoi le poème.
-
journal permanent | 31 janvier 2022
31 janvier 2022, par sebmenardalors que c’était si dérangeant allumer un feu dans les montagnes de la Strandja, montrer un passeport, croiser un porc errant, la désolation, les fusils, des petites pains, des hommes tenus en joue (nous allumions un feu dans les montagnes de la Strandja).
-
journal permanent | 3 octobre 2022
3 octobre 2022, par sebmenardcar le temps nous mange et use en nous vie, parole et respiration, mojo — tout précipite tremble fonce — retourne mécanique à l’écoute — et nous cherchons comment revenir dans cet endroit où des forces plus grandes nous traversent et errent, embrasent et voient — des ivsions des contemplations des condensations — je veux dire : être là et se satisfaire d’être là — seulement ça.
sommeil nuit bougecorps à côté rassurépeut-êtreet tourne sur lui combien de fois —il s’endort bientôt jour je comptel’argent je (...)