journal permanent | 02-2023

et creusant sa petite pelle six anset une poule aussi vieilledéjà morte elle son âme à quel momentelle s’en va de la poule en pleurs ses larmessur le bois du manche la pelle tenant à creuser le trou pour la bête toute raidesur le côté elle a du tomber hier ou cette nuitdans le froid on pourrait lui mettre des fleursde roquette

froid humide de févrierai planté hier les oignons l’ailles pommes de terreconfiant

« La paix du monde sauvage
Quand le désespoir pour le monde monte en moiet que je m’éveille la nuit au moindre bruiten craignant ce qui peut arriver à ma vie, à celle de mes enfants,je vais m’étendre là où le canard des boisrepose en sa beauté sur l’eau, là où le grand héron va se nourrir.J’entre dans la paix du monde sauvagequi n’accable pas sa vie du poids de la douleurà venir. J’entre dans la présence de l’eau immobile.Et je sens au-dessus de moi, aveugles de jour, les astresattendant de dispenser leur (...)

« (…) La voie de l’amour mène partoutà la vie sans paroles, silencieuseet secrète. C'est pour me vouer à ce triompheque j’ai accompli tout le reste. »Wendell Berry, « Je n’aurai pas été poète », in. Nul lieu n’est meilleur que le monde, traduction Claude Dandréa

à l’abri des forêts décimées s’amincit de plus en plus — continuer ça. L’imprimer pour faire une relecture au stylo ?
à l’abri des forêts décimées finit sur les mots « la vie ». maintenant que les jours finit sur les mots « la vie ».
qui
peut-être que ce sera prêt, je veux dire, assez amoncelé pour en faire une lecture exigeante, prêt à supprimer tout ce qui dépasse
garder l’essentiel

Pascal Quignard, in. Pour trouver les enfers
« 16
Les hommes comme tous les animaux ne sont pas achevés. Il n’y a pas de visage humain même si tous ceux qui parlent de façon humaine le prétendent.
Pas de voix humainerien que des restes de brame imités qui jouent avec des plaintesarrachées. »
« 51
Une femelle se baignait. Un chasseur survint aux abords de la mare.La bête rugit se lève dit :Poursuivant deviens le poursuivi !Sanglier deviens cerf ! »
« 52
Que les quarante-six chiens qui font ta (...)

« Par la suite, il y aurait Les Radis bleus de feu Pierre Autin-Grenier dans la même veine et autant de joie pour moi lectrice. Je n’avais pas encore lu de poésie contemporaine anglo-saxonne, où le quotidien est légion si j’ose dire, je n’avais encore rencontré ni Stephen Romer ni Susan Wicks, et j'explorais ces espaces nouveaux avec gratitude. »Valérie Rouzeau, Éphéméride.

verger le bois taillis la ronceet le mange là
« ça se referme », il dit
la vigueurdu porte-greffe(ou de l’espècepour chez les arbresfrancs)
soleil février joursur le froid bon
être vivantc’est quoi alors ?
la dispersion des loups
la dispersiondes graines

pleine lune (je le saisdepuis 4h ce matinc’est là)
marcher sousla lunedéjàçahein