« faisons des haies arborées, fleuries, empapillonnéesdes haies à oiseauxà abeilles
fauchons les ogm propriété privée de sociétés d’extorsion de fondsces plantes transformées en tueuses d’insectes et résistantes aux herbicidesces semences standard, les mêmes dans le monde entier, sur tous les terrains, sous tous les soleils
que vivent les semences paysannesgratuites, ressemées d’une année sur l’autrechaque paysanobservateur des mutations, des adaptations, obstiné choisisseur des meilleures plantessur cette (...)
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La réserve
L’indescriptible et pur plaisir de partager des textes.
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Grisel, Laurent | Climats
7 décembre 2016, par sebmenard -
Serres, Alain | Il y a le monde
6 décembre 2016, par sebmenard« 4Il y a,bondé,un autobusqui sent le vomi.Trop plein de vie ?D’envies ?
Un grand bateau de gestesme reste.Que vous ai-je laissé de moi,chevalier de sable ?
Il y a des courges cabotines.
Le désir.
L’amère tristesse.
Il y a loinde mon espéranceà Calcutta.
Il y a Pablo Neruda. »
Serres, Alain, 1996, Il y a le monde, Cheyne. -
Ponti, Claude | La tente
3 décembre 2016, par sebmenardLUI
Une porte sauvage en bois de forêt profonde qui grince… Une porte sauvage en bois de forêt profonde qui grince des dents… Tu m’entends ? Une porte tellement sauvage qu’aucune maison n’en veut, ni les jardins, ni les garages… Elle grince des dents parce qu’elle a faim, elle enferme les enfants dans son estomac, c’est une porte sauvage cruelle et blindée, quand elle s’est refermée sur un enfant, il ne peut plus jamais sortir… Et elle le digère. Elle se ferme à clé de fer, et son estomac est tout (...) -
Michaux, Henri | Ecuador
1er décembre 2016, par sebmenard« n+2 jours de navigation
Tempête. Le bateau tremble fort.
M. me demande avec un apparent détachement à quelle distance extrême les mouettes peuvent voler. Trois cent cinquante kilomètres ? On a vu les dernières hier matin.
Il me semble que je ne suis pas parfaitement à l’aise non plus. »
p.15
« À deux heures p.m.
Le moteur s’est arrêté. On a été pris dans les lames. On a été bord sur bord, à croire qu’on allait être renversé. Les officiers étaient inquiets. Moi, ça m’a remis tout à fait. Très bien, (...) -
Dubost, Jean-Pascal | Les Quatre-chemins
30 novembre 2016, par sebmenard« Mémé a sorti le parasolles sièges de campinget la crème solaire ;on va à la mer ;tu resteras sur le bordles pieds sur terre ettu ramèneras des alguesdes cailloux et des coquillages,ça peut être utile ;mémé ralera un peu
POUR LE PRINCIPE »
p. 21
« La vieille traction noire et morteau fond du champ :j’en ai fait des virées avec,des casses, des courses folles,des dragues,tu me l’avais prêtéepour tout le temps qu’il me plaisat ;dommage queles qutre roues fussentrectangulaires et en aggloméré
PARCE QUE (...) -
Dubost, Jean-Pascal | Abaddôn (Prose en 75 strophes)
29 novembre 2016, par sebmenard« 6
Alors écris ceci ça : l’Inconsolable est juste récompense nôtre, la Bête immatriculée 666 inépuisable fait, bon an mal an, mal heur et mal heur, il ne faut jurer de rien mais n’y croire un rincet, ashes to ashes, funk to funky, du trouble au kif, écris ce que tu ne vis, les cris, les larmes, la question adressée à l’univers pendant la chute, écrit howl, howl, howl, les meilleurs esprits de notre génération, le hurlement du vide tue juste, écris ce que les choyants ne se dirent cendre : wanna come right (...) -
Pessan, Éric | Aussi loin que possible
28 novembre 2016, par sebmenard« Ça a commencé comme ça :Je compte jusqu’à trois, a crié Tony,un,on s’est accroupis tous les deux, comme en cours de sport quand on pratique la course de vitesse,deux,les jambes tendues comme des ressorts, les mains au sol, la tête relevée,trois,et on s’est élancé, le plus vite possible, Tony et moi, à en perdre haleine,on a couru droit devant,comme des fous,sans économiser nos efforts,pour savoir lequel était le plus rapide,comme des malades,on a couru,le vent sifflait à nos oreilles, giflait nos (...)
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Morali, Laure | La terre, cet animal
26 novembre 2016, par sebmenard« Je viens de le rencontrerdans ce caféde San Cristobal de las Casasje lui confie
Fransiscoce dernier printempsen Bretagnej’ai rêvé qu’un jaguar noirvoulait me mordreau cou
Fransisco m’interromptme montre la cicatriceronde dans son couque la mâchoired’un jeune jaguar noirlui a laissé dans la forêtlacandonejaguar qu’il étouffade ses mains
un frisson me parcourtquand FransiscoAlvarez le poèteme dit
ton rêve signifieque tu dois vivreici »
p. 28
« Il neige sur Santa-Feles cow-boys vendentles bijoux des (...) -
Cadiot, Olivier | Histoire de la littérature récente
21 novembre 2016, par sebmenard« Skins
Un employé au linge-sale à l’Hôtel Dieu, à la fin des années 70 (de dix-neuf cent), récitait des compositions à qui voulait l’entendre, dans un café du haut de la rue Oberkampf, au moment où certains restaurants d’ouvriers faisaient encore payer le couvert, le pain et le vin ; sciure par terre, poêle à bois et pas encore le téléphone. Une microsociété de skins avait élu un de ces bistrots, et notre poète passait de table en table en scandant l’une de ses compositions favorites : Le soleil illumine ma (...) -
Bouvier, Nicolas | Il faudra repartir
17 octobre 2016, par sebmenardIndonésie, été 1970
“ POÊME
Un grand cerf-volantplus grand que l’homme qui le portaitva-t-il descendre sur son villagemoi j’ai le cœur lourd de quittercette ville — petit théâtre —l’avion ne pourra décolerje resterai ici, jardinierpeut-êtreà sarcler et à marauder dansle vert intenseà faire pousserle jasmin et l’herbe d’oublisous les ailes rouillées des avionsde chasse.“
France, 1957-1958
“ Journal d’un voyage en France.
« Mordefrois, c’était Mordefrois qu’y s’appelait… Ah ! la vache… Y m’a jamais fait (...)