Je ne cherche pas une poésie de pensée. Ni de procédés stylistiques. Mais une poésie de vie, comme elle est faite. Une poésie de simplicité, d’élans, de mots échappés.
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« décider d’exposer au jour le jour décider d’exposer des works in progressc’est un risque prisrisque d’étapes peu tenduesrisque de changementsen coursrisque de versions en écrasant d’autresrisque de trucs machins et éclats sans place apparus puis disparaissantrisque d’exposer des trucs pas finispas finissables peut-êtrequi vont bouger (...)
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La réserve
L’indescriptible et pur plaisir de partager des textes.
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Griot, Fred | Refonder
20 octobre 2017, par sebmenard -
Venaille, Franck | Requiem de guerre
19 octobre 2017, par sebmenardLongeant le trottoir, apercevant là-bas la lumière des réverbères.
Pour moi la réalité c’est une jambe après l’autre. Violemment. Halte. Respirer. Repartir pour deux mètres. Laissez-moi. Souffler. Avec violence, c’est cela : violemment.
»Gai vieillard, pourquoi ces plaintes ? » me chuchote la voix de l’ange à tête de cheval.
Sur un autre pont. Je n’admets rien. Je ne supporte pas cette contrainte. Je le crie. Des passants se retournent. Tout prend fin dans l’indifférence des généraux. Et moi je demeure (...) -
Chabot, Jean-Philippe | Comment finissent les arbres
18 octobre 2017, par sebmenardils inventent le mouvement de leur passage, revirent la paume, parle à une roche. ils font la marche en rond du dépouillé, l’arrivée en cercle de la présence souveraine, la liturgie du silence vague. ils fument au bong, à la pipe simple et au joint. ils déchirent le sens et rejaillissent. ils mangent six sacs de chips au barbékyou.
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dans les antres banlieusardes des thuyas taillés droit et formant des angles parfaits nous jouions des histoires suivies. nous remettions au lendemain l’origine et (...) -
Lepage, Mahigan | La science des lichens
17 octobre 2017, par sebmenard(…) j’ai payé 1000 euros et un mois de mon temps pour chercher quelque chose qui existait plus, évidemment j’aurais jamais appelé ça exotisme, plus personne emploie ce mot depuis longtemps, à part dans les salons de massage et les bars de danseuses, reste que c’est ça que je cherchais, et c’est ça qu’ils cherchaient aussi les autres touristes que je rencontrais là-bas, au Népal, eux non plus ils auraient jamais prononcé le mot exotisme, jusqu’au mot tourisme quand il était question d’eux ils évitaient, (...)
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Griot, Fred | Cabane d’hiver
11 octobre 2017, par sebmenard« repas chez L. et A., mes amis, qui sont aussi mes « voisins » de Causse. retour à pied dans la nuit, sous la lune, sur la neige, le vent souffle. il fait assez froid, je pense peu loin des -10, en particulier avec l’effet du vent.le silence de fond ici, même quand le vent souffle. il imprègne, doucement.on entendrait des papillons.
ce silence c’est le fond du cosmos.ce n’est pas une image, mais une réalité. tangible, éprouvée, prouvée.
ce que l’on nomme espace.
23 hà écrire.et tenir le feu, et le (...) -
Stasiuk, Andrzej | Fado
22 août 2017, par sebmenard« Un On the road slave
Une fois, j’ai passé huit heures à un poste-frontière entre l’Ukraine et la Roumanie. C’était la nuit. L’autocar rempli de marchandises ukrainiennes demeurait désespérément immobiles. Assis sur la bordure du trottoir, je fumais des cigarettes et j’observais les chiens. Ils étaient complètement dépourvus d’instinct national. Ils surgissaient en meute derrière les immeubles du côté ukrainien. Ils raccompagnaient certaines voitures, puis revenaient. Ils se regroupaient en bataillons pour (...) -
Griot, Fred | Visions
15 août 2017, par sebmenard« J’ai toujours voulu aller plus loin, encore plus loin, malgré quelques périodes d’avachissement.
Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être pour aller trouver une paix en moi, un dépassement, mais que je n’ai trouvé jusqu’à aujourd’hui qu’en quelques flashs et visions, qu’en quelques moments de grâce, alors que j’en voulais sans doute des kilos.
C’est pour moi une nécessité, une évidence, d’avancer, de voyager, d’écrire. D’aller chercher plus loin. De continuer.
Je savais que la route était étroite pour la (...) -
Griot, Fred | Book 0
14 août 2017, par sebmenard« (…)
des jours. le long de la mer. la tête soufflée. des jours. marcher. marcher.
jusqu’à seul. crevé. toujours. le soir. épuisé. échoué dans une bicoque. juste la petite fenêtre éclairée. dans le noir. dans le vent. le long de la mer. et après. ensuite. demain. à nouveau. marcher. marcher. marcher encore le long de la mer.
(…) »
p. 41
« il fait gris. d’un grand gris de canard. d’un froid de loup. gris. le ciel est gris. est tout près d’être gris. gris et fermé. l’automne est tout près. l’automne avec le (...) -
Emaz, Antoine | Planche
12 août 2017, par sebmenard« Ce que j’appelle « justesse », c’est entendre au bout du poème une sorte de continu sonore sans heurt ni pause ni variation. Que je sois le seul à l’entendre ne change rien à l’affaire : il me faut cette « haute note jaune », stridente, faible, mais continue. Qu’ensuite le poème soit droit ou cassé, bancal ou équilibré, construit ou ruiné… Je veux ce son »
p. 8
« Deux plaquettes de Roger Lahu : Pas facile d’attraper la queue du singe et En joue ! Feu ! Il y a vraiment chez lui une position « beat » qui ne (...) -
Rigoni Stern, Mario | Le vin de la vie
10 août 2017, par sebmenard« DÉCLARATIONS D’AMOUR
Un siècle peut être court ou long pour la vie d’une communauté qui était restée retranchée dans les montagnes pour conserver son indépendance. À l’époque, seuls des sentiers escarpés descendaient dans la plaine ; la route qui, en 1959, devient la nationale 349 a cent ans, à peine plus.
La distance que l’on couvre aujourd’hui en une heure de voiture, mon grand-père la parcourait à pied en trois jours. Il descendait par un sentier muletier pavé de grosses pierres polies par les fers des (...)