Un histoire d’eau fraîche — de silence et de corps humides — et gouttes leurs chaleurs et poussées — on filait vers l’Est comme nous avions toujours appris à le faire — une ville là traversée et nous pour photographier son nom de ville comme pour mieux prouver qu’on avait traversé cette ville et bien lu son nom — entêtés de l’est et la tête où nos yeux n’avions d’yeux que pour cette petite route que certains pourtant nous déconseillaient — en fait de route raide et d’asphalte usé nos corps alors chauds chauds (...)
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Je suis un monstre des chemins (mk1)
Titre emprunté à un F. Bon et son atelier "Je suis un monstre des solitudes".
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Monstre des chemins | 22
5 août 2015, par sebmenard -
Monstre des chemins | 21
5 août 2015, par sebmenardOn traverse un défilé des gorges des montagnes et des routes — on avale des flottes et des mouches — on raconte les histoires des temps passés et des bêtes qui vivent là — on déclenche un obturateur — on passe un col on ramasse des fruits on croque des pommes on observe le soleil et les ombres — la route et les roches — nos peaux nos bouches
on file on traverse une ville on parcourt un chemin des pierres et des sables — on avale du cerf et des mots — des récits — des silences — on cherche des bêtes (...) -
Monstre des chemins | 20
27 juillet 2015, par sebmenardC’est déjà presque nuit — on entend au loin des chiens aboyer — quelques uns — des temps à autre : un moteur une mobylette filant dans son crépuscule et poussière — un type là dans une odeur d’huile pour dire dans sa langue quelques mots et on entend benzina — tout se calme — des insectes tournent — le vent s’essouffle — alors une bête sans doute s’éveille — c’est son histoire de bête elle en cauchemarde peut-être et donc — elle crie de son cri de bête un hurlement assez hurlé pour faire hurler les chiens du (...)
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Monstre des chemins | 19
25 juillet 2015, par sebmenardOn roule vers —
on roule vers quoi on ne sait plus on file — on roule vers l’Est dit-on parfois — le soleil nous écrase et suée les gouttes tombent de nos gueules et finissent où — on s’enlise dans le bitume mou et sel — nos peaux sentent le sel et la poussière — le soleil — on cherche le nom des villes et roule — tout est droit — long — chaud — jaune — et noir — on traverse des villages on avale des flottes on cherche un robinet un coin d’ombre — un morceau à croquer — on sent parfois le souffle des (...) -
Monstre des chemins | 18
19 juillet 2015, par sebmenardOn finit par arriver dans un ville de l’Est et peu importe — son nom sa forme et ses vents — c’est une ville de l’Est — ça faisait en fait plusieurs centaines de bornes qu’on avait en tête le nom d’une ville de l’Est — il y avait eu des panneaux des signes et des cartes — ils portaient tous le nom d’une ville de l’Est — pour nous c’est une ville de l’Est — alors on arrive et on s’y lave — on s’y lave à plusieurs reprises et tendrement et chaudement nos peaux nos corps se lavent de leurs crasses et tout nous (...)
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Monstre des chemins | 17
16 juillet 2015, par sebmenardOn traverse le fleuve à bord d’un bateau et regardant le soleil dans les yeux — on entend quelque chose un bruit de diésel et de flottes — sur l’autre rive on trouve un panneau et on lit des bornes — pleine puissance dans un défilé d’arbres de flotte et de ciel — on arrive dans une ville et on trouve une femme — elle raconte des histoires d’ici des histoires d’avant — dans la nuit presque là déjà de se main elle montre un coin pour nos fatigues — nous on fait un feu et nos peaux sentent ce qu’elles doivent (...)
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Monstre des chemins | 16
11 juillet 2015, par sebmenardOn roule au soleil frais et au bord d’un fleuve toujours plus gros — on cherche des mots dans la langue qu’on entend là — on cherche des plans pour la suite — on cherche des routes sur le bitume et sur une carte — on file lentement tout à fait à l’opposé du soleil — on compte des sous et des histoires — on cherche un coin pour la nuit un coin pour écouter l’eau filer pendant que nous on imagine une suite à notre chemin – sur le bord de la route il y a un renard c’est un monstre tranquille et son regard – (...)
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Monstre des chemins | 15
9 juillet 2015, par sebmenardOn roule et chaleur et poussière et suée — à quelqu’un on explique qu’il est temps se laver pour nous et nos corps — on roule et flottes et bêtes et muscles — on croise un type et on démonte un pneu — on raconte des histoires dans une autre langue et on parle encore tard et toujours dans une autre langue — on cuisine des morceaux de légumes et au bord d’un torrent — quelqu’un il allonge son corps dans l’eau froide et laisse la sueur et les poussières filer — dit-il — on s’endort raide et les pluies (...)
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Monstre des chemins | 14
5 juillet 2015, par sebmenardUn soir — on s’endort au bord d’un fleuve en écoutant les péniches et les bêtes — on écoute la nuit comme les vents — on observe la lune apparaître — lente et orange puis jaune puis blanche là — on écoute un peu — un oiseau sans doute — rien — on est là — on est là — on avance.
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Monstre des chemins | 13
4 juillet 2015, par sebmenardOn parcourt une centaine de bornes et on cherche des eaux — sur une carte il y a le nom d’un lac plus à l’est — on écoute des bêtes et on cherche l’eau d’un robinet — dans un carnet : le nom d’une ville — celui d’un fleuve — on se jette dans l’eau on avale une bière on cuisine un plat des légumes — des sons au loin — un chien aboie lentement — des types ils crient sans doute heureux comme ça — une odeur de grill là-bas — une embarcation sur l’eau — on écrit un poème on lit Michaux — la nuit nous (...)