La carlingue s’arrête devant un supermarché. C’était le temps des supermarchés. Rien d’autres dans nos alentours. Une caisse de bières et des vivres pour la nuit. Quelques dizaines de bougies. Il y avait des bougies chauffe-plats — des bougies rouges — des bougies blanches. Le shop c’est un de ces supermarchés bleu et blanc comme il y en a sur tout le continent. Des néons. Des sacs plastiques. Des pavés auto-bloquants. Des caddies. Un vigile. Quelques bagnoles sur le parking. Une affiche. Une réduction. (...)
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dingue
Articles
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Une nuit à Sabinov
13 avril 2016, par sebmenard -
Souvenir du Danube river blues
27 mai 2016, par sebmenard[(Ce texte a été publié — dans une version un peu différente — dans le très beau n°H20 de la revue La Piscine. Merci à eux ;)]
Nous étions partis pour voir les eaux de l’Europe s’écouler. Et Babadag n’avait rien à faire là. Combien de fois pourrait nous arriver ce genre de truc : on part d’un bout d’un continent et on file de l’autre bout.
Arriver au bord de l’Europe et voir les eaux — la mer et les vents — voir les chiens courir sur le sable et chercher les vaches sur la plage du bout de l’Europe. Les (...) -
journal permanent | 22 août 2015
22 août 2015, par sebmenardProvadia.
Pause.
Voir si en Bulgarie il n’y aurait pas un bout de l’Europe aussi (il y a certainement cette frontière que nous allons traverser).
En préparant les deux dernières séries d’images pour Soleil Gasoil nous avons ces mots qui disent que c’est particulier – cet arrêt sur le temps en quelque sorte : il y a dans cette compilation des textes de 2008 – des images de 2005 – et jusqu’à fin 2013 début 2014 – et ce que nous faisons maintenant alors – les textes et les images d’aujourd’hui – comment (...) -
Des vinyles par bateau
19 octobre 2015, par sebmenardAlors nous étions entrés dans la capitale en train et il faisait encore chaud des journées d’été — elles écrasent tout.
Nous avons filé à travers les boulevards les bagnoles et les bus — les taxis jaunes les nuages noirs et des noms connus : nous étions venus chercher une nouvelle histoire et des rêves.
Dans un appartement de la rue Enescu il y a des chats et des vélos — des tapis et des cartons — des bières et des sourires — des volets qu’on laisse presque fermés et des reflets sur les murs.
Dans un (...) -
À Raşinari trois fois Raşinari
15 mars 2016, par sebmenardjour I
nous arrivons à Raşinari
en cherchant le coin de notre nuit
on ne sait rien
de Raşinari
des montagnes qui se dressent devant
et des soleils qui s’écroulent
nous attendons tout
de Raşinari
et du vieux monde
nous cherchons
une fois de plus
tellement de choses
notre héros des poèmes
des liquides des clins d’œil
la tendresse de nous tous ici bêtes
et tout file
une odeur d’air frais
depuis la montagne vers le plateau
je
ne sais rien
ni même Raşinari
ni même le nom des choses
ni (...) -
Ob-la-di Ob-la-da dans les haut-parleurs d’un village slovaque
16 novembre 2015, par sebmenardAu sud de la Slovaquie on cherchait notre route comme ça arrive souvent à ceux qui prennent la route — il y avait le vent de l’est et de temps à autre une bagnole pour passer — quelques types dans leur jardin — des chiens à demi endormis — des ombres et des sacs plastiques.
On a fini par repérer dans la poussière deux traces fraîches — je veux dire — deux traces encore visibles et sans doute qu’en les suivant on y arriverait (en réalité on allait traverser des vents — des pistes usées — des asphaltes (...) -
journal permanent | 25 septembre 2015
25 septembre 2015, par sebmenardhttp://diafragm.net/spip/spip.php?a...
Creuser des trous – soulever de la terre – pousser des brouettes – regarder le jour tomber – écouter un chien aboyer – soulever une poutre – la glisser sur une charrette.
Un texte d’accordéon de mélodie — j’espère que ça tient pour l’instant tout ça — et je pense à la route — à comme on prend la route et pourquoi — pourquoi on fait ça — il n’y a pas de réponse — sans doute pas de réponse (ou alors la chercher toujours).
Et si c’était refaire des images aussi avec (...) -
Un jour sur le col de Borşa (2)
4 octobre 2015, par sebmenardUn jour sur le col de Borşa il fait nuit. On arrive dans un brouillard épais et affamés. L’un d’entre nous pour se souvenir de cet endroit — peut-être. On était venu chercher une vision — c’était la vision du col de Borşa — c’était le vent sur le col c’était les bêtes qu’on imagine là le brouillard la couleur d’un ciel — l’odeur d’un bois.
Sans doute que l’un d’entre nous pourrait encore mettre son doigt sur une carte et dire : c’est là — c’est là le col de Borşa — et il ferait bien de dire ça car son nom — on ne (...) -
Cuivres
2 février 2016, par sebmenardLes cuivres de l’est. C’était ça la bande-son de nos défilements de poétes sans nom.
Un jour on cherche sans trouver les cuivres de l’est ou d’ailleurs à la White house — le club du bout de l’Europe immonde et sous la pluie. Alors des corps dansent pieds nus.
Un jour l’un d’entre nous tous et ailleurs et loin — sur les routes de l’est un matin d’une autre année achète l’accordéon de ses rêveries dans un shop de l’est. Combien pèse un accordéon dans la balance rouillée de nos carlingues et des frontières (...) -
journal permanent | 30 avril 2015
30 avril 2015, par sebmenardFin d’une époque : tout est bouclé lavé récurré frotté vidé – on récupère une chèque et on file sous les flottes à bord du tram – quelque chose approche.
Le soir on écoute des trompettes on vide des bières il flotte sans fin et on parle longuement du boulot de M. – à un moment précis je dis que c’est pas normal de parler autant de son boulot et de cette façon là – il dit oui c’est vrai – après elle ose faire ce dont nous parlions et ça sonne très bien pour (...)