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journal permanent | 03 octobre 2012

mercredi 3 octobre 2012, par sebmenard

Réveil gueule en vrac et la journée au moins pour émerger (plaisir en même temps que cela — réveil tôt malgré peu de sommeil — et puis l’après-midi s’étire — beaucoup lu sur le web — entendre la pluie sur la vitre — regarder la pluie — la pluie est magnifique — écouter de la musique).


La veille au soir il y a eu quelques bières et parler jusque tard dans la nuit — et celui qui revient de ses étés — je sais (très clairement) quelles énergies il véhicule — je sais que ce passage de la génération poussière ne serait pas sorti comme ça non plus — en attendant très surpris — ça doit faire partie de ce cri — parce que c’est un cri — sans doute que c’est un cri.


Je lis encore une fois Perec — l’utopie villageoise :

[*La campagne, l’utopie villageoise*]
Pour commencer, on aurait été à l’école avec le facteur.
On saurait que le miel de l’instituteur est meilleur que celui du chef de gare (non, il n’y aurait plus de chef de gare, seulement un garde-barrière : depuis plusieurs années les trains ne s’arrêteraient plus, une ligne de cars les remplacerait, mais il y aurait encore un passage à niveau qui n’auraient pas encore été automatisé).
On saurait s’il allait y avoir de la pluie en regardant la forme des nuages au-dessus de la colline, on connaîtrait les endroits où il y aurait encore des écrevisses, on se souviendrait de l’époque où le garagiste ferrait les chevaux (en rajouter un peu, jusqu’à presque avoir envie d’y croire, mais pas trop quand même...).
Bien sûr, on connaîtrait tout le monde et les histoires de tout le monde. Tous les mercredis, le charcutier de Dampierre klaxonnerait devant chez vous pour apporter les andouillettes. Tous les lundis, madame Blaise viendrait laver.
On irait avec les enfants cueillir des mûres le long des chemins creux ; on les accompagnerait aux champignons ; on les enverrait à la chasse aux escargots.
On serait attentif au passage du car de sept heures. On aimerait aller s’asseoir sur le banc du village, sous l’orme centenaire, en face de l’église.
On irait par les champs avec des chaussures montantes et une canne à bout ferré à l’aide de laquelle on décapiterait les folles graminées.
On jouerait à la manille avec le garde-champêtre.
On irait chercher son bois dans les bois communaux.
On saurait reconnaître les oiseaux à leur chant.
On connaîtrait chacun des arbres de son verger.
On attendrait le retour des saisons.
 
[*La campagne, Alternative nostalgique (et fausse) :*]
Ou bien s’enraciner, retrouver, ou façonner ses racines, arracher à l’espace le lieu qui sera vôtre, bâtir, planter, s’approprier, millimètre par millimètre, son « chez-soi » : être tout entier dans son village, se savoir cévenol, se faire poitevin.
 
Ou bien n’avoir que ses vêtements sur le dos, ne rien garder, vivre à l’hôtel et en changer souvent, et changer de ville, et changer de pays ; parler, lire indifféremment quatre ou cinq langues ; ne se sentir chez soi nulle part, mais bien presque partout

Dans la nuit je digère difficilement la tragédie de Submarino.

Messages

  • Dans la nuit je digère difficilement la tragédie de Submarino.

    alors pourquoi ne pas revoir très stupidement "lethal weapon 1" ?
    je me pâme toujours devant l’invraisemblable coupe de douilles de Mel G !
    et "quelles énergies il véhicule" !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    ce soir je me revois le 2
    (note metéo : il n’ a pas plus ICI "même")