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journal permanent | 1er mars 2014

samedi 1er mars 2014, par sebmenard

Courir.


Sans doute que le 3 juillet 2012 j’écris au soir quelque chose comme ça : on roule plein Nord et on s’arrête au pied des montagnes — on fait un campement et on mange des viandes fumées en attendant la nuit — on a deux mille mètres à monter et c’est calme — les eaux gelées s’écoulent et claires — quand la nuit arrive on lave nos corps dedans et tout autour les bêtes s’éveillent — l’odeur des herbes dans le frais.

Sans doute qu’on a lavé nos corps dans les eaux gelées – sans doute qu’on a lu des trucs au bord le cul dans l’herbe et même qu’on a marché dans le lit d’une rivière et qu’en voyant les chiens errants c’était le mot peur – en fait cet endroit c’était pour se poser comme ça à l’ombre au pied des Carpates sur le versant Sud et on était quelques-uns là – à attendre que la nuit passe à lire écrire – sans doute que d’autres aussi pourraient écrire le souvenir du spot au pied de la Transfăgărăşan – sans doute qu’à la fin dans le noir on s’est retrouvé à écouter des histoires dans un camping-car en buvant le vin nature d’un jeune type – et dans le noir avant de s’endormir en écoutant le vent les arbres et la montagne on écrit encore un morceau du récit des plaines : sans doute qu’un jour on arrivera sur cette herbe-là et on se lavera dans le torrent en attendant d’autres routes et d’autres récits – sans doute que nos sueurs auront le goût du sel et de la poussière de l’Est.