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L’arrivée des bêtes

mardi 24 novembre 2015, par sebmenard

C’était un soir d’automne dans un village et au creux des collines transylvaines. Le temps c’était celui des soirs d’automnes sans pluie mais du vent du gris — et tout finit par s’embraser jaune orange des feux. Les gosses avaient déjà leurs bonnets leurs têtes de l’hiver qu’ils attendent impatients — la neige bientôt peut-être.

Un tracteur passe.

Une bagnole.

Pas plus.

Il faut bien sentir ça : un tracteur passe — une bagnole.

Devant les maisons — certaines sont des ruines — ils sont là qui attendent et qui parlent. En fait tout le monde.

Et les vaches donc arrivent de leur journée de vache et ce n’est pas le retour de la viande — il ne s’agit pas du retour de la viande.

Les vaches filent devant la porte de leur lieu — chacun parle et vaque et fume et mate et attend sa vache sans que cela signifie le retour de la viande.

J’ai imaginé que le monde entier se recomposait dans cette attende douce et tendre d’une bête qui ne désigne pas l’arrivée de la viande — et c’est parlage et babil les corps tous là le ciel en feu — les fumées les cheminées — sur la colline plein-ouest - un cheval sa silhouette debout.

Est-ce que ça suffit de le dire comme ça : « et le monde entier se recompose dans cette attente qui ne désigne pas l’arrivée de la viande » — ça pourrait être un titre.