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journal permanent | 25 février 2016

jeudi 25 février 2016, par sebmenard

Farakla.

Caravane. Soleil dès le matin (ouvrir les rideaux pour laisser entrer les rayons — réchauffer l’espace).


Le goût d’un fruit au matin (le thé chaud fumant dans la main — et soleil plein est — à boire le thé là).


Du bricolage — on découvre des trucs — parfois déçus aussi — on réfléchit doucement à quoi faire pour la suite — on ne fait que ça en fait — toujours on réfléchit à la suite — on se dit que ça pourrait être deux semaines et puis descendre encore plus au sud — là il faudrait trouver un moyen d’entrer dans une des grandes villes du sud — c’est comme ça qu’on pourrait l’appeler — trouver un endroit pour les vélos.


Je refais la même manip. au calme sur le dérailleur récalcitrant — tout se passe bien — chaque rapport passe — montée ou descente (aussi nettoyer le brûleur — comment appelle-t-on ça ? — de notre benzine stove — encrassé — ça fonctionne bien — combustion toujours imparfaite : petites flammes jaunes persistantes).


Se refaire le film : quand on a demandé ce qui a conduit à venir ici — à habiter là — à être sur un terrain — à cultive — on nous a dit la crise — enfin j’y associe le livre de Joachim mais ce n’est peut-être pas exactement la même chose (pourtant pas oublier ça).


Tout fonctionne à énergie solaire — pourquoi pas (et pareil — sur le vélo — un petit panneau — peut-être) (mais le prix toujours le prix).


Le soir ça s’appelle une taverna avec de l’eau-de-vie distillée deux fois ils servent des fruits de mer (ensuite deux tranches de poisson).


La supplication — il faudrait tout citer — c’est terrifiant — et fort — les mots - le dispositif — comme il tient et assure son travail de langue — remue.

« Avant l’opération, je savais déjà que j’avais un cancer. Je pensais qu’il ne me restait que quelques jours à vivre et je n’avais pas envie de mourir. Je remarque soudain chaque feuille, la couleur vive des fleurs, le ciel brillant, l’asphalte d’un gris éclatant et, dans ses fissures, les fourmis qui s’affairent. Je pense : “Non, il faut les contourner.” J’ai pitié d’elles. Pourquoi faudrait-il qu’elles meurent ? Et l’odeur ! L’odeur de la forêt me donne le vertige... Je la perçois encore plus fortement que la couleur. Les bouleaux si légers, les sapins si lourds... Et je ne verrai plus tout cela ? Vivre une minute, une seconde de plus ! Pourquoi ai je perdu tant d’heures et de jours devant la télé ou un tas de journaux ? Le principal, c’est la vie et la mort.

Valentin Alexeïevitch Borissevitch,

ancien chef de laboratoire de l’Institut de l’énergie nucléaire. »