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journal permanent | 2 avril 2016

samedi 2 avril 2016, par sebmenard

62km.

Stanos — Peta.

Il fait beau — il fait même chaud — mais le ciel est voilé très (se souvenir du matin dans la vallée — c’est une vallée — avec ce nuage qui envahit tout ce nuage de très basse altitude une centaine de mètres peut-être pas plus).


Nous monstres des chemins peut-être enfin quand même je ne sais pas — combien de fois je réfléchis au 5D qui ne fonctionne plus enfin plus vraiment — mais un peu un minimum — je réfléchis trop tu penses trop tu penses beaucoup trop — je ne sais pas on ne sait rien c’est pas si facile devenir comme ça d’un coup sur la route toujours sur la route — et puis question de tunes — et puis et puis et puis. Lâcher du lest.


Hier — fini les poèmes envoyés par Anh Mat - c’est bien — c’est très bien — je ne sais pas à quoi ça ressemble — je pense parfois à des poètes du Moyen-Orient en lisant ces poèmes — là aucun nom ne me vient — peut-être Omar Khayyam — mais c’est quand même différent — mais c’est bien — et relire.


Ce que j’écris ici — aussi pour venir y relire y retourner — je veux dire pour ne pas oublier — des notes aussi des choses vues des trucs qu’on ne voudrait pas oublier — qu’on oubliera forcément — mais donc peut-être pouvoir venir y repiocher — sais pas :

charognes — semi-remorques chrômés — un type accélère si fort si fort — des femmes elles tendent des oranges elles t’offrent des oranges — quatre (4) caisses de poisson sur la quai à Amficholia (est-ce bien ce nom ?) — des canaux des flottes des huiles des garages automobiles des monteurs de pneus — des sacs plastiques dans les arbres — des champs d’oranges — à Arta les grilles des bike-shops sont fermés — à un autre moment je dis qu’il faut sillonner l’Europe sans gasoil et sur les routes pour avoir (enfin) le dégoût le rejet des semi-remorques des trucks pour comprendre enfin comme ça compte sur les routes comme ça compte (mange ce qui pousse à côté de chez toi) (on n’est pas les pires on se rassure en disant ça mais tout de même — deux ou trois avocats — des oranges — ces trucs-là) — mais quelle distance on s’autorise quelle distance on se donne — ça va n’importe où cette histoire ça file n’importe quoi.


21h05 — nuit noire — dans la tente à écrire sur l’ordinateur.


Des oliviers — des herbes vertes — des fleurs (elles se ferment à mesure que la nuit) — au loin la montagne et la neige.


Des chiens — parfois des moteurs.