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journal permanent | 12 décembre 2016

lundi 12 décembre 2016, par sebmenard

Eryn Wise dans la revue Ballast :

 « Nous, nous n’avons pas perdu cette connexion avec notre identité en tant que peuple. Nous nous battons pour protéger notre mode de vie et nos langues depuis des siècles — le combat actuel ne fait pas exception à la règle. Nous, peuples autochtones, sommes conscients de la nécessité non seulement de protéger la Terre, mais également l’eau car elle donne vie au monde entier ; c’est la force vitale qui anime toute chose. Cette eau est sacrée ; nous venons tous de l’eau, nous y avons baigné dans la matrice. Les femmes s’en rendent particulièrement compte en tant que « donneuses de vie », conscientes du devoir de protéger cette ressource que nous portons dans la chair. Pour ces raisons, nous nous définissons comme des protecteurs : nous protégeons au lieu de protester. »

(…)

 « L’Histoire déroule systématiquement le même scénario : des indigènes accueillent des étrangers totalement perdus, incapables de survivre. Ces étrangers profitent des indigènes puis les tuent ou les réduisent en esclavage. Ayant cette souffrance en commun, nous luttons les uns pour les autres. »

(…)

 « Je lutte car cela me tient à cœur. Ceux qui nous oppriment ont le droit de détruire ce que bon leur semble et de se servir d’une arme… et personne ne bouge le petit doigt ! Ils luttent pour ce qu’ils veulent. Alors s’ils n’ont pas à rendre compte de leurs actions, je n’ai pas à expliquer pourquoi cela est si important pour moi d’avoir une eau propre lorsque je me lèverai demain matin. »

(…)

 « Quelle est votre relation spécifique avec la terre sur laquelle vous marchez ? Quand vous buvez de l’eau, interrogez-vous sa provenance ? Pensez-vous aux kilomètres qu’elle a parcourus et du processus qui la fait couler de votre robinet ? Chaque jour qui passe, observez-vous les oiseaux, sentez-vous le sol sous vos pieds ? Le capitalisme et la colonisation ont détruit les gens. Les individus sont tellement centrés sur eux, tellement absorbés par ce qu’ils possèdent, par l’accumulation de biens qu’ils ne réalisent pas qu’il y a beaucoup de choses gratuites, mille fois plus belles que ce qu’ils pourront jamais s’offrir. »

(rien à ajouter)