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Chabot, Jean-Philippe | Comment finissent les arbres

mercredi 18 octobre 2017, par sebmenard

ils inventent le mouvement de leur passage, revirent la paume, parle à une roche. ils font la marche en rond du dépouillé, l’arrivée en cercle de la présence souveraine, la liturgie du silence vague. ils fument au bong, à la pipe simple et au joint. ils déchirent le sens et rejaillissent. ils mangent six sacs de chips au barbékyou.

p. 54

 

 

dans les antres banlieusardes des thuyas taillés droit et formant des angles parfaits nous jouions des histoires suivies. nous remettions au lendemain l’origine et sa perte, nous grandissions plus vite que les haies.

p. 85

 

 

descendre des trappeurs comme on descend les marches, quand on ne tient pas même sa .22 dans le bon sens, que pêcher c’est canoter — descendre ce n’est pas remonter (le courant, à la racine, la raison de ce qui nous traverse, etc.) —

p. 97

 

 

tu enfantes
l’absolu sur le roc
et la montagne même
se tait

marche

un jour rien ne jaillira plus de toi
que l’absence profuse
de la parole

p. 124

 

 

 


Chabot, Jean-Philippe, Comment finissent les arbres, Éditions du Noroît.