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journal permanent | 30 octobre 2017

lundi 30 octobre 2017, par sebmenard

Je ne sais pas trop ce que je fais là. Devenirs du roman : écriture et matériaux :

 « Le réel c’est de la pierre, de l’acier, de la chair et de l’eau, du béton, des sécrétions, des animaux bizarres, tout ça ne se laisse pas coincer entre les pages d’un livre, ça écraserait ou ça saloperait tout. » (Vincent Message, p. 19)

 « De 20 à 30 ans, je n’ai pas écrit de roman. J’en ai à peine lu : seul le réel m’intéressait. Sa perversité, ses ciconvolutions infinies. Je faisais des enquêtes, j’écrivais des articles : je ne voulais rien d’autre. Je n’avais aucunement l’ambition de faire tomber un ministre ni même de dénoncer des malversations. J’aimais les histoires vraies pour les raisons qui, à l’origine, m’avaient porté vers les récits inventés : je les trouvais captivantes, pleines de détails raffinés et de virages inattendus. Le réel avait plus d’imagination qu la fictino et, joie supplémentaire, il était parfois possible de s’inviter dans certains chapitrs et de devenir soi-même personnage : les plaisirs du roman, à côté, me paraissaient bien fades. » (Philippe Vasset, p. 241)

 « (…) le réel m’intéressait non pas, comme je l’avais d’abord cru, parce qu’il était un antidote à la fiction, mais bien au contraire parce qu’il me permettait de fictionner davantage. Que je n’écrivais pas de livres pour concurrencer le réel, mais cherchais plutôt à développer des textes à partir de réalités trouées, de lieux ou de moments où l’informations était incomplète, contradictoire et incompréhensible et où fantasmes et hypothèses venaient presque naturellement prendre le relais d’un monde qui se dérobait. » (Philippe Vasset, p. 244)

 « J’éprouve depuis quelques temps le désir de sortir du roman. Un peu comme on essaie de quitter une maison en feu. Au fond, ce n’est pas très étonnant : le roman avait entre autres vocation à être un monde miniature, un monde révélé. Or comprendre le monde aujourd’hui, n’est-ce pas comprendre son effondrement ? » (Jakuta Alikavazovic, p. 289)


Cioran, dans les entretiens avec Sylvie Jaudeau (Corti). Estime avoir trop écrit. Trois livres essentiels, selon lui :

  • De l’inconvénient d’être né
  • Syllogismes de l’amertume
  • et les sept dernières pages de La chute dans le temps.

« Si on avait pu naître avant l’homme ! »

« Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? »


 « (…) quand les choses qui exaltèrent Rimbaud (…) ont quitté le paysage, c’est aux livres qu’il appartient de prodiguer aux enfants leur du imprescriptible d’image, d’errance, d’aventure, de beauté. »

(Bergounioux)

(uh !)