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journal permanent | 4 janvier 2018
jeudi 4 janvier 2018, par
j’étais à travailler
dans la pièce qui sert de bureau
il fait toujours froid
dans cette pièce
j’entendais le vent
tourner dans la vitre
au nord
je n’avançais pas vraiment
je suis monté attraper un crayon
dans la chambre
en passant
je t’ai aperçu partir
en marchant
avec notre fils contre toi
tu portais un parapluie
il était glissé dans une poche ventrale
il faisait gris vent de janvier
comme souvent dans cette région du monde
nous disons souvent qu’il faudrait quitter ce coin
mais on ne sait absolument pas où aller
j’étais un peu inquiet
à nouveau
pour des questions de travail
des choses comme ça
j’écris pour faire taire cette inquiétude
et te le dire
à quoi ressemble le temps ?
on pourrait questionner le temps, une histoire du temps, je peux donner là — immédiatement — plusieurs temps tout à fait différents :
- marchant au dessus d’Etsaut, en septembre, à la quête de l’ours
- courant 36 kilomètres en juillet, au bord de l’océan
- cherchant du travail, à l’hiver 2017-2018
et plus loin :
- dormant dans le bois de Kobylka, au nord-est de Varsovie, en Pologne
plus loin encore :
- dans la plaine lointaine de l’Olténie, en Roumanie, un hiver
- sur une plage grecque, pour y passer une nuit, l’hiver, encore.
Ce sont des exemples.
Mais comme rien n’a de sens — autant continuer d’écrire.
Morceau de phrases, textes, choses lues, vues, notées, oubliées, retrouvées — exemple :
« On y trouvera également un skate park, des chèvres et un char d'assaut. »
Dans l’épuisement du temps et des poussières, dans l’épuisement de l’inquiétude ordinaire d’être au monde, dans l’épuisement de l’attente du travail, dans cet épuisement je lis, au rythme de quelques pages par soir/nuit Le pont sur la Drina.