maintenant que les jours rallongent
je répète
il n’y a
jamais
absolument jamais
d’inspiration
ni quoi
rien
comme ça
on travaille on travaille « métier de chien »
et comme des chiens on aboie
on aboie on aboie
on renifle la sente la piste on renifle on renifle
on bave
on jappe
on gratte
et ce n’est pas
une image
maintenant que les jours rallongent
je recopie Enrique Vila-Matas
voilà c’est
exactement ça
ce que je voulais dire exactement ça
« l’essence de tout texte est précisément
d’échapper à la moindre
détermination essentielle
à la moindre affirmation vouée à le stabiliser
ou à le réaliser »
p. 194 de Bartleby et compagnie
plus loin, Blanchot :
« comme dit Blanchot : l’essence de la littérature n’est jamais donnée, elle est toujours à trouver ou à réinventer »
je note encore
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Monsieur Teste (Valéry) — et les Cahiers
Outremonde (Don Delillo)