journal permanent | 28 septembre 2022

voix de l’enfant
6h36 l’eau l’eau
grêle fondue la porte fenêtre
elle claque joie des tréfonds déborde lui sa voix

car l’écriture est brousaille et parole taillis, nous fougères en quoi trouver l’abri — et les bêtes le montrent — elles surgissent et fuient — elles se terrent et savent tenir tapies, attendre — voilà : j’attends des heures à la lisière d’une parole fauve, une langue sylvestre ou une écriture de graminées — et la langue guette les branchages et les passages des autres bêtes — elle se nourrit des formes, des collines, des écorces et des feuilles — elle prend note des empreintes, des poils et des excréments — des restes de repas — attendre et écouter ça — chercher fouiller — gratter — dans la ronce et l’humus quelque chose pique et laisse grandir — à la lisière quelque chose passe : une nuit peut-être — une bête — une inquiètude.

graines s’accrochent aux poils et bardane benoîte gaillet — l’orge des rats sans jamais taire en dedans sinon à grande respiration puisqu’écrire nomme et répète et recommence.

(Satsiuk ?)