Alors — on organiserait des fêtes
et elles porteraient des noms
imprononçables.
On allumerait des feux de camp — des braseros des torches et des lampes-tempêtes.
On switcherait des amplificateurs — des fours à bois — des lampes à huile — des transformateurs.
On allumerait nos bouches nos corps et nos souffles —
on allumerait tout
dans la poussière
et la sueur.
Ce serait le temps d’une nuit — mais on verrait sa fin de nos yeux — déterminés. On transformerait un champ en dancing décadent — on (...)
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vocifération
Articles
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Alors on irait chercher la bête en nous
23 décembre 2014, par sebmenard -
Poème des mots sur le mur [8/29]
5 novembre 2013, par sebmenardJ’ai vu aujourd’hui des mots sur un mur. Des mots tracés à la bombe et rapidement comme un coup rapide et puis parti en courant peut-être. J’imagine que la voiture était là qui attendait devant — le moteur tournait encore de peur que. J’ai vu aujourd’hui sur un mur en béton le mur porteur d’un pont des lettres à la bombe noire ça faisait du noir sur fond gris et il pleuvait sur la vitre c’était triste — terriblement triste. Et donc — ces mots disaient noir sur fond gris : « hors d’Europe ». Ça désignait des (...)
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Poème incapable [24/29]
25 janvier 2014, par sebmenardJ’ai pensé aujourd’hui que j’étais un incapable — non : j’ai pensé aujourd’hui et plus précisément — que chacun de mes poèmes étaient des incapables. Et j’ai trouvé ça magnifique — écrire des poèmes incapables — des poèmes de loosers mangnifiques et tendres. J’ai constaté que ce n’était absolument pas compétitif — et ça m’a réjoui. J’ai pensé que ce n’était pas flexible et ça m’a fait sourire. Je me suis dit que ce n’était absolument pas sérieux et c’était encore mieux comme ça. On aurait pu me dire aujourd’hui que (...)
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journal permanent | 19 avril 2016
19 avril 2016, par sebmenardVelika Plana — Pancevo.
88km.
Vent de face toute la journée. Raide. Et les nuages qui courent derrière.
On a traversé le Danube (on ne l’avait pas vu depuis si longtemps (!) — la dernière fois donc — c’était en Roumanie (pas vrai : tu l’as traversé entre la Roumanie et la Bulgarie une nuit de février) (et comme il faisait froid dans ce train). La route c’est du bitume horrible et des trucks qui filent et gasoil et carlingue et soupapes peut-être — même pas moyen de s’arrêter pour faire des images (...) -
Une histoire de la minute (et sa fin)
20 novembre 2013, par sebmenardChaque jour — je regarde la minute.
Je suis très attentionné : je l’observe en détail.
La minute est laide.
La minute sent mauvais.
Elle est crade et crasse et crampe et crime.
La minute est sale.
La minute s’affiche en petit en grand en jaune en rouge en plusieurs millions de couleurs sur l’écran de nos mondes.
La minute s’efface régulièrement elle ne reste jamais très longtemps.
Chaque minute est accompagnée des suivantes mais la minute est seule la minute n’existe pas tout le temps.
J’écrase (...) -
Poème des graines [17/29]
1er décembre 2013, par sebmenardAujourd’hui je me suis dit qu’il était temps vraiment temps d’écrire le poème des graines. Je me suis dit que c’était intolérable — inadmissible — insupportable — cette idée de décider la fin des graines. Parce que voilà : certains se sont dit que désormais les graines c’était à eux — elles leurs appartiennent. J’ai pensé à mon maraîcher. J’ai pensé à de vieux paysans dans les plaines de l’est. Puis je me suis dit qu’on devrait tous faire les Richard Brautigan. On devrait tous écrire des poèmes sur des sacs de (...)
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Seuls nos corps en portent les traces...
12 décembre 2012, par sebmenardSeuls nos corps en portent les traces.
C’est ça.
C’est exactement ça.
Ou bien une nuit — ça serait une nuit forcément.
Des types — ils tiennent avec une fumée de clope — leur gueule sur un quai en bitume.
Au loin on entend le bruit des roues en fer d’un train sur les rails métal froid.
Sinon c’est un fleuve large très large — c’est un fleuve sauvage on a l’habitude de dire ça c’est un fleuve sauvage — c’est bientôt l’hiver et les eaux sont gonflées mais calmes — c’est un fleuve sauvage au calme — on (...) -
Alerte au loup
25 mars 2013, par sebmenard(...)
Alerte.
Alerte.
Alerte au loup.
On avait disposé des panneaux dans les villes — sur les affichages lumineux sur les systèmes d’informations en continue — en bas des écrans des lettres blanches défilaient sur fond rouge qui disaient — alerte au loup.
Une voix gueulait comme ça alerte — alerte au loup.
Une autre répétait sans trembler alerte — alerte au loup.
Mais nous on avait commencé à trembler — de plus en plus on tremblait — tout le monde s’était mis à trembler — tout le monde s’était mis à (...) -
Le décor
2 mars 2013, par sebmenard(...)
Le décor c’est une forêt d’arbre qu’on croirait morts — le ciel est gris la terre est quelque chose marron terre et jaune brun — les feuilles mortes mortes sans doute qu’au loin c’est flou terre et bris de buis les arbres — le froid — à l’ombre de la colline les herbes sont encore blanches de la première vraie gelée de l’année — une maison — une grande maison en forme de L — une belle voiture un break aux vitres teintées — le tas de bois — jardin paysagé taillé — dans le champ en face une vache elle (...) -
Avec une grosse ligne de basse
17 mars 2013, par sebmenard(...)
Avec des peaux de bêtes oui — mais elles sont fausses — avec de fausses peaux de bêtes et des masques tendres nus — on va quand même pas tuer des bêtes pour ça.
On s’échapperait — on pourrait s’étirer du grand torrent des jours extirper crasse nos peaux sans doute avec des peaux de bêtes et le corps nu — des poils et nos sueurs nos suées sales et sains sans doute sauf même — même pas mal à la fin on aurait nos masques pour changer nos gueules nos masques qu’on jette nos masques on ne sait même plus (...)