On a le sel des jours sur la peau chaude — nos corps sentent la fatigue les routes et les poussières — on sourit en regardant des herbes jaunes et en attendant un litre d’eau bouillir — nos corps ces bêtes eux ils ont faim des nourritures et sont fauves.
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vie de route
Articles
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Monstre des chemins | 3
16 juin 2015, par sebmenard -
Lointains & possibles (12)
4 novembre 2016, par sebmenardIls passent une ville et se chargent de vivres. Ils prennent la direction des routes. Leurs yeux sont sauvages. Ils suivent des panneaux, des indications. Ils montent. Ils cherchent une altitude, un col, des vallées. Ils attendent un virage, une surprise. Ils aiment voir les fumées s’étaler dans une coulée, un val. Ils cherchent l’origine des signaux. Ils cherchent des Indiens. Ils disent n’importe (...)
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Lointains & possibles (6)
31 octobre 2016, par sebmenardLeur habitude. Ils cherchent les bords. Ils parcourent les kilomètres. C’est comme ça. Ils aiment. Ils aiment ce déplacement. Ils suivent des soleils, des vents, des pistes. C’est leur trace. Reniflent. Ils arrivent au bord de l’eau. C’est une mer. Ça souffle. Ça souffle fort. Les herbes se couchent. Vagues, embruns. Des flottes. Les poussières et les sables. Eux, debout, là. Mains dans poches. Yeux plissés. Leurs cheveux suivent les souffles. Ils se racontent une histoire. C’est leur lieu. Ils (...)
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Lointains & possibles (5)
31 octobre 2016, par sebmenardSoir. Leurs corps ont sué. Ils cuisent des pâtes à l’eau d’une source. Ils découpent des oignons avec leur couteau pliant. Ils savent le nom des herbes, le nom des fleurs. Ils poussent la porte d’un jardin. Ils récoltent des persils, des moutardes et des pissenlits. Ils posent dans le creux de leur mains des fleurs de bourrache. Ils découpent tout, en très petits morceaux. Ils ont dans leur assiette en métal des pâtes, des oignons, des herbes. Ils passent leur langue sur des lèvres. Ils laissent tomber (...)
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Lointains & possibles (3)
28 octobre 2016, par sebmenardIls observent l’agitation. Derrière une fenêtre, dans une librairie, un café, ils comptent les piétons et les oiseaux. Ils font l’inventaire des mots-clés et des silences. Ils s’assoient sur un banc et croisent leurs jambes. Leurs corps est droit. Ils récitent des pistes et des chants. Ils nomment des lieux. Ils ont une carte en papier dans la poche de leurs jeans. Ils ont des ombres douces dans leurs sacs. Puis ils sortent. Ils marchent sur les trottoirs, les pavés et les asphaltes. Ils sautent les (...)
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Lointains & possibles (11)
3 novembre 2016, par sebmenardIls ont froid. Leurs routes n’ont pas de fin. Ils passent des frontières et attendent des soupes. Ils entrent dans une auberge et se souviennent du nom des légumes. Ils écoutent les flammes dans la cheminée. Ça les rassure. Ça les apaise. Chaleur sur leur peau. Ils mangent. Leurs corps se réchauffent. Leurs joues sont rouges. Ils écoutent des langues et sourient devant leur carte. Ils reprennent la route. Ils ne peuvent pas s’en empêcher. Ils s’endormiront là-bas : il y a un abri en bois, en face de (...)
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Je suis un monstre des chemins | 61
25 avril 2016, par sebmenardTout trempés poules mouillées surtout pas nous entrons dans les villages de l’est comme on pousse la porte des auberges — on trouverait un coin pour une nuit ce serait beau nos poèmes on pourrait les écire les monstres eux — avancent sous la pluie — ça leur coule sur la peau des joues c’est froid froid froid ils disent et continuent.
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Je suis un monstre des chemins | 55
11 avril 2016, par sebmenardDes bêtes ou bien des monstres je tu nous n’en voulons plus — sous le soleil et avant l’orage six sept huit chiens non des molosses le mot molosse — leurs crocs dans bouche aboient aboient aboient leurs oreilles tu regardes leurs oreilles — ni rien alentour que des chiens des crocs de l’asphalte des poussières et des montagnes alors qui montrera ses dents en premier qui gueule le plus (...)
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Monstre des chemins | 37
19 septembre 2015, par sebmenardLes nuits de septembre — ce pourrait être le titre d’un poème — Les nuits de septembre sont déjà là quand les vents se calment à peine — elles suivent des journées encore chaudes et qui se terminent rouge orange comme nos peaux les terres — des herbes sèches mortes et pourtant humides des nuits toutes fraîches — nos corps ils aiment ce repos-là — nos bouches encore machonnent comme nos langues et têtes et yeux quelques morceaux de route — le nom d’un bled — le début d’un récit — alors les monstres Les nuits (...)
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Monstre des chemins | 33
6 septembre 2015, par sebmenardOn ne sait pas qui donc alors disons que son nom serait James Plant — on marche derrière lui comme on écrit un récit — on écoute sa bouche il parle comme si personne ne pouvait le croire — et nous on regarde les collines la cabane et les rêves de James Plant comme une histoire incapable à laquelle on donne un peu de chance — qu’importe James Plant c’est notre monstre de la fiction — il tient des heures et se réveille encore frais de son récit commme on sort du lit d’une cabane plus à l’Est — on ne sait (...)