J’observe leur façon de chercher un lieu. Leur façon de retrouver un lieu. Leur façon de nommer les lieux. J’observe comme ils tournent devant la carte et comme ils peinent à nommer leurs routes. J’observe ça. J’écoute. Voici un autre parcours : Y. a traveré l’Afrique de l’Est en remontant vers le nord. Elle est passée par la Libye. Elle s’est embarquée sur une barque pneumatique. Elle ne sait plus nommer Lampedusa. Sur un cahier, elle tente de nombreuses graphies. Elle dit que dans sa langue même dans sa (...)
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réfugiés
Articles
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journal permanent | 20 mai 2021
20 mai 2021, par sebmenard -
journal permanent | 13 février 2021
13 février 2021, par sebmenardPendant ce temps, Sylla, leur mère, ignore où ils sont. De son côté, elle travaille en tant que « servante » chez une famille de Libyens. « La Libye, c’est vraiment… », souffle Fodé, qui laisse sa phrase en suspens. Plus tard, il veut être écrivain pour « raconter la migration » de l’intérieur. « Pour qu’il n’arrive pas la même chose а mes frères restés au pays. »
Nejma Brahim, Kidnappings, torture et esclavage : pourquoi les migrants font tout pour fuir « l’enfer libyen », in. (...) -
journal permanent | 10 février 2022
10 février 2022, par sebmenardD’abord, Marie Cosnay (magazine Spirale) :
« Le 23 janvier dernier, on a vu disparaître un bateau quasiment sous nos yeux ; Salvamento, la société de sauvetage maritime espagnole, est allée le chercher et a rebroussé chemin — on ne sait toujours pas pourquoi. Sur 55 passagers, 10 ont survécu, et c’est arrivé devant nous. Comment peut-on le soir regarder son texte et se demander s’il est bon ? On est juste en train de tenir registre, parce qu’il ne faut rien oublier, parce que chaque détail compte. (...) -
chers corps
3 avril 2019, par sebmenardchers corps…
chers corps…
je pense à vousje vous ai vu…j’ai aperçu vos silhouettes…
j’ai entendu vos ombres…
chers corps…chairs corpsfrères communs comme disait l’autre1
chers corps silhouettesdebout dans bouelà dans neigedans sundanseurs à votre façon danseursà travail d’humain durercontinuertenir
« je vais au bout de ma vie moi » dis-tu
ça silhouettes non corpschers corps chers frèreszhumainschers tous marchant marchésMALGRÉ TOUT
je vous écoute chers corpsassis dans barque en pluienuit & sans (...) -
journal permanent | 24 février 2016
24 février 2016, par sebmenardhttp://diafragm.net/spip/spip.php?a...
Farakla.
Dans la caravane. Ciel couvert au matin et qui le restera toute la journée — quelques gouttes (je me souviens de la couleur du ciel gris foncée et de la terre rouge et du vert vert et je pense à l’Afrique dans la partie plus au sud de son centre) (je n’ai jamais mis là-bas) (cette vieille femme qui venait prendre des cours et qui venait de Kinshasa : elle t’avait montré des images).
Qu’est-ce qu’on fait là à un moment (...) -
journal permanent | 11 janvier 2021
11 janvier 2021, par sebmenardqui se médoquentet chimie sommeil-sommeilils, elles, s’oublient s’oublientet dorment car parfois ils disentj’oublie toutmême ma grammaire
qui s’assommentdevant des montagnesen traversent d’autres et forêtss’enfoncent
maintenant que les jours rallongentje me tiens deboutdans le froid bien froidblancterre dure de froidet dans le blancj’aime ça
du petit bois dans un coin je remplisla benne du camion en plastiquede mon filsj’observela terre du jardinje suispourtant encoredans l’attentede quelque chose (...) -
journal permanent | 15 mars 2021
15 mars 2021, par sebmenardmaintenant que les jours rallongentj’entends commec’était parfois difficilele chemin jusqu’icitellementque les mots la paroletout s’oublieet que la poésie alorsça serait quoià la finplus personnene saitet pourquoiêtre là
qui parlentlangues lointaines languesoubliées« en chemin »dans une merdans le froid la poussièreet la peurcomment ça se dit -
journal permanent | 1er septembre 2020
1er septembre 2020, par sebmenardD’une manière ou d’une autre, d’une façon même, il y a quelque chose qui se mélange, et ce n'est pas très clair (l’éclaircir ?), et c’est fait d’un tas d’histoires entendues, qui passent, nous modifient, nous transforment, dont « on ne fait rien mais qui nous font quelque chose » (Cosnay et Potte-Bonneville) et encore d’un sentiment d’épopée (quelque chose qui va au bout de l’expérience, « à en mourir » disent Cosnay et Potte Bonneville) , donc ça déjà, et l’idée d’un récit bloqué, quelque chose bloqué, (...)
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journal permanent | 13 juillet 2021
13 juillet 2021, par sebmenard6h0013 juillet
gros de pluieépaisse
ciel grispleinbas chargé
les gouttes à versesur les vitres
gros silence
au loinla pluie fait commeune brumegrise sur le fleuve(j’aime voir les arbresse perdre dans toutecette flotte)
j’écoute le bon gros silenceje laisse le brouhahadans le loin
je pene aux motsde Judith Butler
je pense à ceux de Philippe Aigrain
je respire pleinje respire bonne grosse respire
çatient
avec Qui — c’est aussi au sujet du travail — bon, ça : ces éclats de langues, ces (...) -
bleu
2 avril 2019, par sebmenardc’était un beau grand vent — un beau grand vent — c’était un beau grand vent mouillé comme cela arrive parfois ici ou là — c’était un beau grand vent — un beau grand vent et les Blue Maqams volaient, volaient dans le noir, bleu, noir bleu noir de la nuit, novembre et bleu — ils volaient sur la phrase hésitante de cet homme — homme racontant les dizaines de pierres sculptées, détruites — détruites les pierres tout son travail éclaté, éparpillé, cassé, cassé par d’autres hommes d’autres frères « en errance » (...)