Quand la nuit vient, ils collectent les vivres et les eaux. Ils trouvent une colline. Ils montent là-haut. Ils posent leurs affaires, leurs corps. Ils attendent la chute du soleil. Les lumières au loin. La ville apparaît. Un ramassé de lampadaires. Ils s’allongent. Ils laissent les liquides imprégner leur corps. Ils notent. Ils évoquent la route, la couleur de la ville là-bas, une petite douleur, là. Ils se massent, puis (...)
Accueil > Carnets | SebMénard > monstre des soupapes > Lointains & possibles
Lointains & possibles
-
Lointains & possibles (22)
9 novembre 2016, par sebmenard -
Lointains & possibles (21)
9 novembre 2016, par sebmenardSur une colline, derrière une cabane en bois, ils trouvent une douche en plein air. Il y a un lavabo, un arrosoir. Avec l’arrosoir, ils attrapent l’eau de la source, et l’amènent ici. Posé sur la vieille faïence : un morceau de miroir. Un éclat. Ce qu’ils voient dans le reflet c’est leurs gueules, le ciel. La trace du soleil sur leur peau. Ils sont nus. Ils tiennent l’arrosoir bien haut et font couler l’eau froide sur leur corps nu, sur leur peau dure. L’eau de la source est glaciale. Et la vallée sous (...)
-
Lointains & possibles (20)
8 novembre 2016, par sebmenardIls contournent des supermarchés, de petites échoppes. Ils se pointent à la fin des marchés, derrières les halles, entre les caisses et les cartons. Ils ouvrent des poubelles. Ils soulèvent des couvercles. Ils découvrent des victuailles. Ils prennent de quoi tenir quelques jours. Ils trient, ils rient. Ils lèvent vers le ciel des morceaux de pain en riant. Ils tiennent en avant quelques fruits, des yaourts. Ils récitent le chant des glaneurs. Ils rangent leurs trésors dans leurs sacs. Ils croquent (...)
-
Lointains & possibles (19)
8 novembre 2016, par sebmenardLe train avance lentement vers le sud. Arrêts, coups de frein, virages. Les trains ne roulent jamais vite dans les virages. Eux vagabonds sont bien, là. Ils regardent le paysage défiler. Ils écoutent les sons du train. Ils écrivent des mots : ils ne voudraient pas oublier. Ils se reposent, les uns contre les autres. Une gare, un quai. Le train s’arrête. Ils ouvrent la porte, pour l’air, pour voir le quai. Sentir, le pays. En bas des marches : deux chiens. Deux chiens errants les observent comme eux (...)
-
Lointains & possibles (18)
7 novembre 2016, par sebmenardUn matin. Ils sortent leur tête d’une cabane. Seulement leur tête. Ils cherchent un ciel, un soleil, jaugent. Ils observent des insectes et laissent le vent souffler leurs cheveux. Ils s’assurent que tout est là. Même si tout est toujours là. Ils photographient l’horizon. Ils font ça. Tous les jours. Leurs images sont jaune rose, leurs peaux dorées, et leurs mots s’étirent, s’allongent.
-
Lointains & possibles (17)
7 novembre 2016, par sebmenardSi tu leur dis qu’il y a des chamois au pied du mur de roche, un peu plus à l’est. Ils y vont. Ils cherchent les chamois. Ils marchent sans bruit. Ils arpentent les chemins, les champs. Ils écoutent, ils cherchent. Ils vont, ils viennent. Ils rôdent. Eux bêtes en fait. Les chamois attendent, au pied du mur de roche. Au frais. Tu peux les voir dans le vert. Un bruit trop fort, et ils disparaissent. Restent les vents. Restent les chemins. (...)
-
Lointains & possibles (16)
6 novembre 2016, par sebmenardIls avaient oublié le nom des hirondelles. Tout file. Ils se préoccupent aussi des abeilles. Ils ont leurs peurs, parfois. Ils se serrent. Ils cherchent les sourires et les soleils. Ils se souviennent. Ils espèrent. Ils ne disent pas beaucoup mais ils se comprennent. Lorsqu’ils aperçoivent des hirondelles, ils s’écrient : « les hirondelles ! les hirondelles ! tu les as vues ? » Et alors ils regardent les hirondelles tourner dans le bleu dans le jaune. Et alors ils se souviennent du nom des (...)
-
Lointains & possibles (15)
6 novembre 2016, par sebmenardUne mer. S’ils ne la connaissent pas, c’est qu’ils ont atteint un nouveau bord. Ils posent leurs sacs et leurs sueurs. Ils se tiennent debout face à la mer. Ils attendent là. Ils ont le vent, le son. Ils sentent la mer et les vagues. Pieds dans sable. Battements. Galops. Bêtes sauvages. C’est toujours comme ça. Ils tremblent. Ils courent vers la mer. Leurs pieds dans l’eau froide. Ils ne s’arrêtent pas, ils filent. Ils lèvent leurs jambes, de plus en plus haut. Les gouttes froides. L’eau jusqu’aux (...)
-
Lointains & possibles (14)
5 novembre 2016, par sebmenardIls arrivent au pied des grands immeubles, des tours et des bétons. Ils s’arrêtent. Ils cherchent un sentier, un chemin, la trace des pas. Ce qu’ils aiment : les pistes qui s’ouvrent à force d’y passer, les herbes couchées, les signes laissés sur les arbres et les pierres. Ils suivent les pas d’une bête, celui de ceux qui vivent là. Ils empruntent des parcours et des raccourcis. Ils contournent un boulevard. Ils ont rendez-vous. Ils ne disent pas tout. Ils gardent dans leur tête les yeux de leurs (...)
-
Lointains & possibles (13)
5 novembre 2016, par sebmenardIl s’agit de peu de choses, ils le savent. La forme d’une nuage. La courbure d’une colline. Le sens du vent. La couleur des herbes. Il peut s’agir du printemps ou d’autres temps. Ils poussent leurs corps à travers la carte. Ils s’arrêtent devant une maison et demandent des vivres. Ils empochent les morceaux de pain, les flacons, les tisanes, les fruits et les légumes. Ils collectent des petits morceaux de bois, des plumes. Ils ne savent rien des Indiens, c’est vrai. Leurs yeux c’est des (...)