Qui se font débarquer un soir avec le soleil dans
une ville sur les côtes de l’Afrique Nord et marchent – marchent sur le
bitume chaud à travers les klaxons à travers les bagnoles et les snacks
les viandes qu’on grille – et avancent avancent minaret jaune jaune et
grand vent – le grand vent chaud dans les rues sacs plastiques.
Qui ne savent plus qui ils sont - qui se sont
perdus qui ont erré les nuits chaudes et les matins pleins de
poussières - ils allumaient leurs clopes comme on démarre une bagnole
et attendaient secs à l’ombre des murs blancs - ils ne savent plus ils
ne se souviennent pas - c’est comme s’ils n’existaient pas.