“ « Il est aujourd’hui plus facile d’imaginer la fin du monde — écrivait le philosophe américain Fredric Jameson — que celle du capitalisme ». On ne saurait mieux résumer le paradoxe de notre temps. Dans la mesure, en effet, où la logique du capital imprime désormais sa marque déshumanisante sur l’ensemble de la planète et sur presque toutes les sphères de l’existence — y compris les plus intimes — la conscience des effets les plus négatifs de la mondialisation libérale (précarité croissante de la vie (...)
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Matériaux et espaces vides pour un récit
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Le dit de Marina, le dit de Boris
21 novembre 2017, par sebmenard -
Dans le Bauska-Riga
20 novembre 2017, par sebmenard“En juillet 1904, un cercueil de zinc fut transbordé du train allemand dans un wagon de tête du train russe portant l’inscription « Pour transport d’huîtres fraîches ». Dans ce cercueil reposait la dépouille d’Anton Tchkhov.”Marius Ivaškevičius, Civilisation « Verkbolobo », in. Last & Lost, éditions Noir sur Blanc.
(…) finalement, nous avons pris le bus Bauska-Riga — et nous disions que les pays sans train étaient tristes. Le gasoil avait gagné : nous avions déjà parcouru plusieurs centaines de (...) -
Le dit de Maria
17 novembre 2017, par sebmenard“Il faudra reconnaître un jour que ce qui manque le plus à nos villes, ce sont des “pensoirs”, silencieux et spacieux, de vastes endroits avec de hautes et longues galeries pour le mauvais temps et le grand soleil, où le bruit des voitures et les cris des marchands ne pénètrent pas et où le tact interdise même aux prêtres de prier à haute voix : des bâtiments et des promenades qui expriment par leur ensemble la sublimité de la méditation et de l’isolement. (…) C’est nous que doivent traduire la pierre et (...)
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Skopje
16 novembre 2017, par sebmenard“Parce que ce qui tient de l’urbain n’appartient pas seulement à la ville mais nous concerne en tant qu’intériorisé et porté par les hommes là où ils sont et là où ils vont, porteurs de l’autre et de leur temps, quand bien même il ne s’agit plus de l’espace immobile de la ville mais qu’on la fuie ou la rejoigne, qu’on soit soi-même là transporté sur la surface du monde et malgré la présence d’abord de la grande nature et de ce que le filet de la ville n’a pas contaminé : une route est toujours, la plus ancienne (...)
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Chevreuils
15 novembre 2017, par sebmenard“L’homme s’écriant « on a failli se payer une biche ! » la plupart du temps se trompe, la berlue l’égarant, il aura mal regardé le derrière de ladite qui a déboulé d’un gaulis et frôlé son pare-choc, car il n’y a pas de matière à confondre le derrière d’une biche avec celui, sans queue, blanc, cordiforme et probablement allumé d’émotion de la chevrette qui maintenant s’enfuit par la broce et la lande, à moins qu’il ne fût, ce derrière, en forme d’haricot sec, auquel cas l’homme aura failli se payer un chevreuil (...)
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Sur la route 67, quittant la Pologne
31 octobre 2017, par sebmenardCarl Warrlich radar et pâquerettes ! Jura Polska Auto Verslas et fonce ! Kuehne & Nagel je ne dirai plus votre nom ! Des petites fleurs de Podlachie — ou des nids de cigognes. Et les semi-remorques disent Turquie, Roumanie, Bulgarie, Biélorussie, Pologne, Allemagne, Géorgie, Russie, Slovaquie, Slovénie, Serbie, Grèce, Azerbaïdjan, Ukraine, Arménie, Turkménistan, Finlande, Norvège, République Tchèque, Hongrie, Belgique, Kazakhstan. As-tu pensé à l’asphalte de la route 67 ? Alors nous étions sorti (...)
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quitter les villes | notes préparatoires
23 juillet 2016, par sebmenardfichier de travail — prises de notes — en évolution et mises à jour irrégulières
quitter Athènes
(nous avons quitté Athènes en voiture nous avons quitté Athènes en bateau — du Pirée défilent les ports les grues et les conteneurs — les cargos les remorqueurs les ferryboats les traversiers les pétroliers — une radio sur le pont — une dizaine de scooters - les têtes toutes qui filent sur l’asphalte et dans la poussière au Pirée — la station de métro du Pirée terminus — le stade juste avant les dizaines ou (...) -
quitter les villes | la piste / la trace
21 juin 2016, par sebmenardfichier de travail — prises de notes — en évolution et mises à jour irrégulières
Ça a peut-être commencé en février :
Sortir de Thessalonique — entrer dans Istanbul (ne pas oublier la sortie en bus et tous les mendiants vendeurs sur l’asphalte) — entrer dans Athènes (sortir d’Athènes) — traverser le périphérique de Bucarest — traverser Vienne — passer Belgrade (tout en douceur — Belgrade se traverse si tranquillement) — se repérer dans Budapest — chercher sa route dans Bratislava (mais Bratislava est si (...) -
quitter les villes | silhouettes
20 juin 2016, par sebmenardfichier de travail — prises de notes — en évolution et mises à jour irrégulières
c’est surtout que ça termine d’une certaine manière — quelque part — je veux dire le trajet ça se termine (par exemple dans un champ — dans une cabane — dans une rivière — sur une plage — sur un chemin)
aussi peut-être que ça construise des personnages en parlant — qu’ils causent en fait — qu’ils soient forts
tendres
vegans
n’oublie pas les merdes industrielles cancérigènes
hiérachie (que ça cause de tout ça)
(prendre en note (...)