ma poésie ne saitquoi fairede toutes les feuilles mortesdéjà tombéesqu’elle croise — elle ne sait quoi fairedes avis de vigilancedes signes de détressedes pierres de la faimdes conflits autour de l’eauquoi en faire etpourquoi
l’abri tu sais — c’est surtout tenter de te connaître toi-même — et puis japper le poème, devenir
car l’état chamanique du poème c’est de voir l’eau s’écouler — qui n’est que l’eau qui s’écoule et contient son propre écoulement — ce qui est refuge, lieu sûr et parole-poème — oï l’état (...)
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à l’abri des forêts décimées
Articles
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journal permanent | 26 août 2022
26 août 2022, par sebmenard -
journal permanent | 15 août 2022
15 août 2022, par sebmenardnuit noire et sylvaine un cri se répète et des pas fouillent fouissent grognent un sanglier elle dit un sanglier sur son territoire — sabots dans nuit l’humus fouillles humides la terre noir noir une bête curieuse comme toutes les bêtes se demande peut-être pourquoi tout ce plastique à la fin renifle — renifle — renifle les alentours immédiats piétine pendant que les corps humains se serrent l’un contre l’autre car c’est ainsi que depuis si longtemps les inquiètudes ou la vie les poèmes et les questions (...)
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journal permanent | 18 mai 2022
18 mai 2022, par sebmenardlu et relu Valérie Rouzeau
à l’abri : comme les bêtes tournent autour de l’inconnu — par curiosité, et par instinct — nous tournons autour de Babadag et les vents balaient la poussière les graminées jaunes — le soir, ça sent le feu, le plastique chaud, la friture et le bois vert.
voir Fado, de Stasiuk.
à l’abri : rien de plus fragile que la fragilité à laquelle tout conduit (Bouvier) sinon grosse journée à fendre classer ranger bûcher — bûcher le bois d’abord — rien de plus fragile prépare lentement (...) -
journal permanent | 23 août 2022
23 août 2022, par sebmenardle frais cresson bleu ça ne je connais pas les yeux sauvages ouverts sauvage la vie ça fait parfois une coulée les mots — un déversoir à graminées — et de pruneliers, de merisiers, de mûriers, de plantains — or écoute-moi bien : puisque toutes choses dans la nature se déroulent avec une certaine nécessité éternelle et une souveraine perfection — puisqu’une auge t’attends en bas d’un champ, un pré, un coteau, alors tu seras cette bête assoifée.
quand c’est flairer les eaux troubles, profondes, fraîches, (...) -
journal permanent | 22 juin 2021
22 juin 2021, par sebmenard« L’ACTE DE POÉSIE
Cet acte implique un corps en train de constater que, une fois, de plus, il s’est mis dans la posture d’attendre un poème, de provoquer sa venue, de l’écrire. Et cependant qu’il élabore cette attente en observant les règles qu’il s’est inventées, il se dit que son activité est bien ambiguë, elle qui l’entraîne à pratiquer un jeu où il n’engage en principe qu’un peu de son temps mais avec l’impression d’y engager bien davantage puisqu’il y fait figurer sa vie. »Bernard Noël, L’espace du (...) -
journal permanent | 30 mai 2022
30 mai 2022, par sebmenardà l’abri : mais c’est parfois dans un grand silence que je m’abrite et cadratin —
se tairepas seulementpour faire du silencemais pour laisser placeécouter
est-ce que poète c’est toujoursrecommencerje veux direrecommencer jusqu’àla nuit jusqu’ausommeil
un acharnement peut-êtreune obstinationtoujoursrefrain mal dire et tenteret chaque soir s’endormir sur le métierécrire, écrire, écrire -
journal permanent | 24 août 2022
24 août 2022, par sebmenardjournée chaude encoreplus de 30 degrés à midi déjà— avons fait grande récoltede tomatesde pimentsessayer de voirquoi faire des ces petits jardinsmaintenant que l’eau est commepartie — dedans tremble
et comme chien je refuge trottoir et nomme tout ce bazar, la vie sans doute — et chouettes passent berlines filent — sacs plastiques sacs-plastiquent — mon ombre ou moi-même et les chiens-moi — bêtes-nous notre langue et l’ombre langue pendante et bien pendue je m’halète en plein souffle — tu sais dans ces (...) -
journal permanent | 17 mars 2021
17 mars 2021, par sebmenardRelire. Parfois, reprendre un texte déjà lu, lu plusieurs fois même. Fréquenté ? Prendre quelques pages seulement. Car quelques pages suffisent : retourner à, retourner à une langue, retourner à une sensation, une émotion peut-être. Reparcourir. Refaire. Retrouver un rythme Je cherche comment dire ça. Hier soir : Stašiuk.
Ce qui est aussi une façon de répondre à la question : pourquoi garder autant de livre ? Pourquoi relire ? À un ébeniste, j’essaie d’expliquer que ce serait comme changer d’atelier (...) -
journal permanent | 12 août 2022
12 août 2022, par sebmenardchaque nuit depuis des milliers d’années dizaines de buffles bufflesses et tant d’autres bêtes passent et piétinent et soufflent et râlent et défèquent sur le chemin montant derrière la petite maison en terre et en paille de Cobor, village de Transylvanie — probablement pensent-elles aussi à la poétique des bassins versants — c’est sûr — elles pratiquent leur zen et leur exercices respiratoires elles poursuivent le satori et d’autres métaphysiques un demi-sourire affiché leurs langues dans le gros silence (...)
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journal permanent | 8 mai 2021
8 mai 2021, par sebmenardJean-Yves Jouannais : Arstistes sans œuvres
Et encore : Jeanne Favé-Saada, Charles Stépanoff, Eric Collias, Ossendowski, Pierre Gascon (Le présage), Alain Jouffroy (Manifeste de la poésie vécue).
À l’abri : je ne sais pas comment, pourquoi, mais je repense à cette petite maison dans Sibiu (le brûleur à gaz pour l’eau chaude, la télé usée, le vin de casa…) — et voilà comme « ouvrir ».