« notre Est lointain » est le titre provisoire d’un récit en cours d’écriture.
Ci-dessous, les différents textes qui composent cette série, dans l’ordre d’écriture et de publication en ligne (il y a — comme toujours — des exceptions) — ce qui ne constitue pas la version finale du texte mais plutôt une version de travail en ligne — atelier.
L’histoire que je porte
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Un été sur le bitume et dans les Balkans dans une odeur d’asphalte de gasoil et de clopes
À un moment ils se retrouve dans (...)
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notre Est lointain
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Notes de travail et sommaire général
19 octobre 2015, par sebmenard -
Nous parlions de la route de l’Est
15 octobre 2015, par sebmenardCe jour-là les pluies ne s’arrêtent pas et on observe un fleuve — ce n’est pas l’est et pourtant — ce n’est pas un fleuve de l’est et pourtant — ce n’est pas une pluie de l’est — mais sans doute qu’on avait mis nos masques de l’est.
On répète combien de fois que c’est pour bientôt (en fait : on est déjà parti on est déjà sur la route on n’a plus rien on est libre en fait).
Sur nos gueules capuches épaules ça s’écoule les gouttes et on finit par comprendre — on finit par le comprendre que c’est déjà fait — on est (...) -
De cette carte déchirée
7 octobre 2015, par sebmenardIl y a cette histoire de carte déchirée et des pages s’envolent dans la voiture — une odeur d’herbe fraîche l’été — des pneus qui chantent sur le bitume et notre désir de l’est.
Les gens comme nous achètent des cartes pour rouler vers l’est — il en faut toujours un pour se décider et mettre les tunes nécessaires à l’achat d’une carte et puis tout le monde est heureux avec cette carte.
C’est simplement que les routes de l’est n’existent pas toujours sur les cartes — ou encore que les cartes ne connaissent pas (...) -
Un jour sur le col de Borşa (4)
6 octobre 2015, par sebmenardUn jour sur le col de Borşa il n’existe toujours pas.
Le héros de quelle histoire pourrait alors revenir sur ses pas — régulièrement — il marcherait sur le bitume du col de Borşa — il marcherait sur les pierres et dans les herbes et il y aurait une odeur de fiente — celle des bêtes qui vont lentes sur le col entre les arbres et les roches. Il y aurait une odeur de sueur — celle des types qui vivent là qui marchent debout sur le col de Borşa — qui filent dans le vent et qui observent les bagnoles passer (...) -
Un jour sur le col de Borşa (3)
4 octobre 2015, par sebmenardUn jour sur le col de Borşa ça sent la gomme chaude des pneus qui passent — au loin il y a les meules de foin qui portent des noms et des herbes. Là — il y a les bêtes qui vont traçant leurs vies de bêtes et silencieuses — un chien aboie qui longe le bitume et tête baissée. Là — il y a un homme qui parle à ses bêtes et qui marche debout sur le col de Borşa — les nuages noirs s’entassent et approchent — tour est noir de plus en plus gris noir. Là — une vieille tire à essence souffle et grince sur le bitume et (...)
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Un jour sur le col de Borşa (2)
4 octobre 2015, par sebmenardUn jour sur le col de Borşa il fait nuit. On arrive dans un brouillard épais et affamés. L’un d’entre nous pour se souvenir de cet endroit — peut-être. On était venu chercher une vision — c’était la vision du col de Borşa — c’était le vent sur le col c’était les bêtes qu’on imagine là le brouillard la couleur d’un ciel — l’odeur d’un bois.
Sans doute que l’un d’entre nous pourrait encore mettre son doigt sur une carte et dire : c’est là — c’est là le col de Borşa — et il ferait bien de dire ça car son nom — on ne (...) -
Un jour sur le col de Borşa
3 octobre 2015, par sebmenardUn jour sur le col de Borşa on ne connaît pas son nom et rien n’importe sinon les yeux ouverts sauvages les yeux.
Ça se passe un jour d’août — dans une odeur de diésel et de fatigue — dans une odeur de sueur et alors l’air frais des montagnes du nord. On est usés rincés mais tout à fait là encore et sur notre carte il n’y avait rien sur cette route — des virages et des noms — nul trace d’un col. Pourtant nous arrivons au col de Borşa et tout le monde se tait — on écoute encore un peu le moteur et puis (...) -
En fixie vers l’ouest
1er octobre 2015, par sebmenardComme on avait décidé de rouler vers l’est on cherchait des signes de l’est et assez de dinguerie pour nos histoires. On manquait certainement une grande partie de ces petits signes. Ce n’est pas qu’on n’allait vite — mais on manque toujours beaucoup de signes — et nos suées trempent tout.
Il faisait vraiment chaud ce jour-là et on suivait le Danube car c’était notre plan pour plusieurs mois. En fait il faisait tellement chaud qu’on cherchait un coin pour se mettre à l’eau : on laisserait nos affaires (...) -
À la dérive
28 septembre 2015, par sebmenardNous avions finalement décidé de suivre le Danube. On chercherait sa source puis on le suivrait jusqu’à la mer — et c’est déjà un mensonge (qui pour avoir déjà vu la source du Danube) — là-bas on n’a rien vu on a filé on cherchait quoi — nos ombres et nos routes.
Lorsque le fleuve devient plus large mais pas encore tout à fait navigable — lorsque le fleuve s’écarte de plus en plus — ses rives se font distantes de quelques dizaines de mètres et les eaux filent rapidement — alors tout s’accélère et ça commence. (...) -
Une mélodie un accordéon
25 septembre 2015, par sebmenardNous avions voulu retrouver une mélodie un accordéon. Une mélodie qui s’échappe d’une cour boueuse — une mélodie un accordéon — et qui file dans un village.
Nous avions fait plusieurs milliers de kilomètres — et il est arrivé qu’une mélodie quelque chose s’élève d’une baraque en terre — d’une bagnole — d’un appartement en haut d’une tour en béton. À Grojdibodu nous avons entendu des sons forts et baffles pendant plusieurs heures — et les pieds dans la poussière ils dansaient. À Provadia un après-midi calme — en (...)