journal permanent | 18 décembre 2012

La nuit je fais le cauchemar (encore) — que je n’obtiens pas salaire en échange de mon travail — la nuit je fais le cauchemar (encore) que j’attends sans rien faire que l’argent vienne un jour — et ça je ne le comprends pas et ça ce n’est pas normal et pourtant — et pourtant.

J’ai écrit ce truc avec les viandes et autres — je sais pas — c’est ce qui doit être dit — c’est ce qui a réussi à se dire — mais ça ne veut pas dire que je sois persuadé que cela tienne — que ça tienne vraiment.

À l’arrêt Chalonnes derrière la vitre trois Pères Noëls en plastique clignotent dans la nuit.

En fin de journée je monte dans le train et j’attends sans bouger ni rien dire silence — en réalité ce n’est pas vrai (mais je ne supprime pas) (ce n’est pas vrai) — j’ouvre une note dans nvALT (et je pense alors que pourquoi pas se payer DayOne surtout pour les images) — j’écris un titre vocifération (ne sais pas encore) (c’est le titre) je mets du son dans les écouteurs et j’attends — il y a une vague énorme derrière ma tête je sens une vague énorme mais rien ne bouge — et rien ne bouge.

Le soir y’en a deux qui débarquent et on parle un bout de temps — on avale des liquides on écoute des sons — plusieurs fois dire qu’il faut du temps — qu’on a besoin de temps — que ça pèse tous ces trucs ces choses ça pèse le temps qu’avance — plusieurs fois dire que ça serait bien là — qu’on irait bien là-bas — plusieurs fois penser est-ce qu’on attend est-ce qu’on part est-ce qu’on y va — plusieurs fois penser.