Acolo | 1

Il ne se passe rien — un homme est assis seul sur une pierre qui répète dans sa langue "il est parti" et rien — alentour dans toute la plaine c’est la plaine très exactement — la plaine — rien que la plaine.

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Un homme est seul assis sur une pierre qui répète dans sa langue : "il est parti" — un homme est seul assis sur une pierre qui crie dans sa langue "il est parti" — il gueule dans sa langue "il est parti" — et il insiste comme ça sur dernière syllabe du dernier mot — "a plecat" — graines de tournesol séchées sur le béton d’une autre époque — camion rouge crachant ses particules noires sur le bitume et dans la poussière — vieille femme allongée dans l’herbe — fumées blanches dans la cour d’une baraque usée à l’ombre — taxis perdus dans la plaine — un cortège passe qui suit le son d’une fanfare — pendant ce temps-là — un homme est assis sur un muret c’est à la sortie du village — il répète en gueulant à l’ombre d’un morceau de béton : "là-bas" dans sa langue à lui — "là-bas" — et il insiste sur le première syllabe de ce mot : "acolo".