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journal permanent | 10 janvier 2014

vendredi 10 janvier 2014, par sebmenard

Une semaine d’un nouveau job — à peine assez pour faire un bilan et puis la tête bien usée — vidée — et ce qui tient en langue et muscles qu’on découvre au sortir d’une séquence de trois ou quatre heures.


Envoyé aujourd’hui un dossier pour une résidence de création.


| note |
les mots les chiffres
pour dire et pour compter
les humains qui viennent
qui traversent des mers prennent des routes
et ceux qui les comptent


La forme d’une ville glissé sans doute par réflex dans le sac — pour attendre dans le hall d’un théâtre d’une petite ville de province — ou bien écrire : l’impersonnalité d’un lieu pour lire comme pour écrire — pour écrire en particulier — l’absence de repères c’est le guet probable l’introspection aussi.


Julien Gracq – La forme d’une ville (comme on aimerait passer des journées comme ça – à l’arrière ‘un tramway et à travers les villes)

Toujours est-il que le tramway repêchait dans mon esprit quelques villes de moins de cent mille habitants, qui s’en trouvaient pourvues. Mais il ne repêchait pas Angers. Petits, malingres, hauts sur roues, desservant un réseau peu fourni, je n’ai jamais pu faire grand cas des tramways angevins : ceux de Nantes, plus longs, mieux carénés, d’une couleur avenante de beurre frais, s’ouvrant la route d’un timbre arrogant et autoritaire, me firent tout de suite auprès d’eux l’effet d’une locomotive de rapide auprès des chaudières roulantes fourbues qui finissaient alors leur carrière en poussant les wagons sur le toboggan des gares de triage. Ils donnaient de plus au visiteur la surprise, les mois d’été venus, d’accrocher derrière leur motrice une baladeuse, remorque sans parois ni vitres et très basse sur routes, où on accédait directement de la rue à son siège, et qu’on quittait aussi commodément qu’on quitte un trottoir roulant : ces charmants véhicules de plein vent, amis du soleil ,annonçaient l’été dans le sures de Nantes aussi rituellement que le coucou annonce le printemps.