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Traité des poussières | 40

mardi 13 septembre 2016, par sebmenard

Le chercheur de poussière est un errant dévoré, un vagabond souriant, un arpenteur vivant. Le chercheur de poussière écrit des lettres à ses amis, à sa famille. Il marche. Il file. Tout résonne : ses mots, ses regards. Il traverse des plaines, des collines et des rivières. Il se lave dans les eaux fraîches. Il porte ses victuailles, quelques vêtements, des vivres et ses récoltes. Il garde ses poussières dans des petits tubes, des enveloppes et des boîtes. Il lace ses chaussures en observant le soleil se lever. Il déroule son matelas à la tombée de la nuit. Il écoute les bêtes, les vents et les lunes. Il cueille des herbes et des fleurs. Il connaît le nom des choses. Il note chacun d’entre eux dans ses carnets. Il brille. Il sent sur son visage le vent qui lave des tristesses et des mélancolies. Il transpire des je t’aime et des continuons. Il est libre. C’est un sauvage. Le chercheur de poussière est un sauvage d’amour. C’est un chien. Un chien de courage et de tendresse. Certains jours, il donne des coups de pied dans la poussière. Alors c’est un looser. Le chercheur de poussière se nourrit d’étoiles et de nuits à couvert. Il attend. Calme et tranquille. D’autres lendemains porteront ses récoltes. Lui vagabonde sans fin sur les chemins poussiéreux.