29h11 dans notre 58m2une bougie dans la pièce principaleAC et Z. dormentnotre bureau-atelier-bibliothèque-garde-manger est rangéplaisir à rouvrir des livresprendre noteavancer
plus tard, feuilletant Lundkvist (?)envie de liretoutRoberto Juarroz(ses poésies verticale)
plus tard encore lisant (tentant de lire) Spinozaforme de joie à m’enfoncer dans textes complexesdenses(hier Deleuze et Guattari)livres à laisser, grossur l’établi
et même joie à m’enfoncer (même mot)dans la nuit le (...)
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journal permanent | 06-2020
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journal permanent | 30 juin 2020
30 juin 2020, par sebmenard -
journal permanent | 29 juin 2020
29 juin 2020, par sebmenarden pause pour quelques joursle temps s’ouvremais je ne trouve plus mes mots
Voilà j’ai cherché et cherche encore une langue humble — parfois proche de l’oralité et de ses erreurs, ses répétitions, ses approximations. Humble, ce n’est pas facile. Ce n’est pas toujours claire non plus.
Vélo beaucoup ces derniers temps — et dans une forme d’abrutissement physique libératoire : fin de journée, une façon de retourner à soi-même par la sueur, la fréquence cardiaque, la respiration. Combien de fois surpris à (...) -
journal permanent | 23 juin 2020
23 juin 2020, par sebmenard« Je ne photographie pas l’autoroute : je prends l’occasion d’être sur l’autoroute pour exercer ma photographie, et ça peut être aussi important que l’atelier pour l’écriture. Ce qu’on fait pour le sans trace, ce qu’on fait pour ne pas durer, ce qu’on fait juste pour être prêt. »François Bon sur Tiers livre.
soir làà écrire sousla bougieet quand je sensque ça s’emballeje me taisplus encoreaprèsj’attendsj’essaie d’y revenird’affinerou de ne garderque la ganguetamiserje cherchele (...) -
journal permanent | 22 juin 2020
22 juin 2020, par sebmenardetje me cherche en silence enfouije recopie-gobepose main sur ventre(c’est pour vérifierque là passel’air)quelques gestescomme ça
(quant au potager : c’est gonflé de pois protéagineux, c’est plein d’amarantes, de chénopodes, de liserons, de plantains — parfois, je cherche mes mots, et ça inquiète — c’est plein de laitues encore, navets, cardes, et voilà même : bourraches, enfin — tu sais : laisse aller les graines et les feuilles, je veux dire, trie peut-être, mais doucement, et continue : recouvre, graine, (...) -
journal permanent | 19 juin 2020
19 juin 2020, par sebmenardA reprendre la route et la nuit — à prendre la nuit dans sa pleine nuit noire et soufflant (j’aime cette façon de trouver grand souffle, grande respiration, ventre plein d’air soufflant, soufflant, soufflant) sur la quinzaine de kilomètres combien d’humains ai-je croisés ? et comment aimer cette surprise désertique et comme se forme quelque part entre la bouche et les pieds l’idée dense, pleine, claire (sur le moment, claire) d’affiner, alléger, s’alléger, de l’air, de l’air, du grand air — puis la (...)
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journal permanent | 18 juin 2020
18 juin 2020, par sebmenardChoses que je cherche aujourd’hui : dans Stations du chemin de Daniel Biga, est-ce que mes oreilles souffrent ou soufflent ? — réponse :
dans le plus grand silenceun souffle marche à plein sabotdans le plus grand silencemes oreilles souffrentcomme un souffle de lézardcomme un frémissement d’avoineDaniel Biga, Stations du chemin d’où vient cette « génération qui n’a pas vu de gestes ? » ou encore, cette idée de « prendre humblement part à sa condition » (je parcours, j’arpente, sans rien, je scrute, (...) -
journal permanent | 17 juin 2020
17 juin 2020, par sebmenardGuillaume Vissac : « il faut m’imaginer chasser-cueillir ».
Ce qui m’étrange et radote, en dedans : chasse-cueille, chasse-cueille, chasse-cueille — tu sais, on peut le dire comme le boxcars boxcars boxcars de Ginsberg :« (…) who lit cigarettes in boxcars boxcars boxcars racketing through snow toward lonesome farms in grandfather night (…) » — et je pense bien sûr aussi au wagons wagons wagons de Fred Griot :« (…)qui fumaient leurs clopes / entre les wagons wagons wagons (…) » — ça ne me dérange pas de (...) -
journal permanent | 15 juin 2020
15 juin 2020, par sebmenardEncore que, je me continue en mots, m’étends, m’étale, ce qui fait hésiter — à vif tirets j’entasse quoi, et sans ponctuation — me ressasse, rumine (tu sais : « je rumine »), et dans la joie jaillie en plus — ça continue.
« Un poème est pour moi un état d’une suite d’élaborations. Ceux que j’ai publiés sont à mes yeux des productions arrêtées par des circonstances étrangères. Et gardés, je les eusses transformées indéfiniment. »Paul Valéry, Ego scriptor, (...) -
journal permanent | 11 juin 2020
11 juin 2020, par sebmenardet d’autres matins se réveillent en vacarmeor te souvenircomment c’est faire pourmarcher dans l’herbe humidesous de grands arbresen brassant encorede cette vieille parole
l’écrire déjàconvainc de quelquesréalités
Dans Ego scriptor, Paul Valéry :
« Je ne suis pas écrivain, — écriveur, car il ne m’importe pas et il m’excède d’écrire ce que j’ai vu, ou senti, ou saisi. Cela est fini pour moi. Je prends la plume pour l’avenir de ma pensée — non pour son passé. »
triturer plus loinl’idée d’habiter dignement« (...) -
journal permanen | 10 juin 2020
10 juin 2020, par sebmenardDéjà que le mot mot, si tu te souviens bien, on peut en douter. Et parfois le mot mot grogne. D’autres fois le mot petrichor tu vois, tu sens, plutôt ? Puis, alors que les gouttes lissent la poussière sur la peau, ayant vérifié que la Loire est en place (elle est en place), ça te vient là tout comme ça : ces journées à te débattre avec des mots, des mots, des mots (tu sais : words, words, words) pour toi, pour d’autres… quoi faire ? Courir. Filer. Ouvrir grand bouche langue dans pluie (tu vois cette (...)
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