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journal permanent | 4 octobre 2021

lundi 4 octobre 2021, par sebmenard

maintenant que les jours s’effacent
je me dis que les brumes
blanches
sur les fleuves ou les feuillus en automne
ou les flaques d’eau
après les tempêtes
sont comme ces êtres qui passent
et nous modifient
nous traversent
et font de nous une autre bête sans doute
sans qu’on s’en aperçoivent
quelque chose s’efface c’est vrai
l’automne
la nuit
tout ça
quelque chose
continue
c’est vrai aussi


Un jour mon fils de deux ans et demi s’est mis à la fenêtre de notre appartement. Nous habitons au premier étage et quelque chose en moi me pousse toujours à approcher de la fenêtre lorsqu’il se met ainsi, debout, face au vide. Puis, il s’est mis à nommer tout ce qu’il nommait. Il nommait et sa voix traversait la place. Elle allait jusque sur les murs de la gare (nous habitons sur la place de la gare). Il disait : marronnier ! gare ! conteneur ! passerelle ! vélo ! homme ! femme ! voiture ! bitume ! magnolia ! vélo ! chat ! Il avait un geste du bras, allant vers l’avant à chaque fois qu’il nommait ce qu’il voyait. J’ai eu, immédiatement, l’envie d’être capable d’un tel poème. Je voulais savoir revenir à cette énergie brute, première, « primale », ancienne.