une nuit au loin :
imagine — ils roulent et traversent les bleds les fleuves et les villes en allant toujours droit — ils traversent les routes les sacs plastiques les lampadaires jaune jaune — dans les baffles ils passent de temps à autre d’une radio à l’autre pour suivre des voix
s’ils s’arrêtent c’est pour décider d’un chemin à prendre c’est pour goûter quelques trucs dans un rade c’est pour regarder un peu mieux les types marcher
s’ils roulent c’est parce qu’ils ont rêvé d’un truc s’ils foncent c’est parce qu’ils pensent arriver un jour — s’ils continuent c’est parce qu’ils ont cru entendre dire un jour sans doute que là-bas — peut-être même que s’ils roulent c’est parce qu’ils roulent simplement parce qu’ils roulent et rien d’autre
assis à l’arrière un autre dit que ça pourrait continuer longtemps qu’on n’en verrait rien — il dit que ça pourrait même être la vie ça serait ça — chaque matin tu roules tu bouges il dit tu bouges plutôt tous les jours tu bouges c’est ça son mot.
photographie au 5D le 15 mai 2012.